Toxocarose viscérale chez l’adulte, à propos de 2 cas - 22/11/15
Résumé |
Introduction |
La toxocarose est une infection liée au passage chez l’homme d’ascaris animal. Cosmopolite, elle s’observe principalement chez l’enfant de moins de dix ans. Bien que rare chez l’adulte, elle peut provoquer des manifestations sévères comme le relate ces 2 observations.
Observation |
Cas clinique 1 : un patient âgé de 45ans était hospitalisé pour une symptomatologie évoluant depuis 3mois faite de troubles caractériels, de la mémoire et des déficits moteurs régressifs. À l’admission, il était apyrétique et présentait un syndrome frontal et un syndrome quadripyramidal. Les examens complémentaires avaient révélé une hyperéosinophilie à 1900/mm3, une VS à 10mm et une CRP<6mg/L. La TDM cérébrale avait objectivé des lésions hypodenses capsulolenticulaires bilatérales avec prise de contraste nodulaire centrale qui paraissaient en hypersignal T2 à l’IRM. Le LCR était clair avec une pleïocytose à 35 éléments/mm3 (à 70 % lymphocytaire) sans éosinophilie, une protéinorachie à 0,55g/L et une normoglycorachie. Les examens parasitologiques des selles étaient négatifs, mais une sérologie en Elisa était positive pour Toxocara canis dans le sang et le LCR. Les autres sérologies parasitaires étaient négatives. L’étude anatomo-pathologique des biopsies des lésions cérébrales avait objectivé un infiltrat inflammatoire à polynucléaires parenchymateux et des granulomes lymphoplasmocytaires périvasculaires méningées. Le diagnostic d’une méningo-encéphalite à T. canis était retenu. Après deux cures de 28jours à un mois d’intervalle d’albendazole à 15mg/kg/j, associée à la prednisone, l’évolution était favorable avec régression des signes neurologiques, disparition de l’hyperéosinophilie au bout de six mois, et négativation de la sérologie en 15 mois.Cas clinique 2 : un patient âgé de 24ans suivi pour maladie de Behçet sous AVK et colchicine. Il était hospitalisé pour exploration d’épigastralgies, nausées, vomissements et diarrhée évoluant depuis 24h. À l’admission le patient était apyrétique avec un abdomen souple et une sensibilité épigastrique. Le bilan biologique révélait une lipasémie à 624UI/L, une amylasémie à 453UI/L une CRP à 29mg/L, les globules blancs à 17 200/mm3 dont 7900 éosinophiles. Le scanner abdominal a objectivé une pancréatite stade D avec présence d’une coulée de nécrose au niveau de l’espace para-rénal antérieure gauche. L’enquête étiologique avait écarté une origine médicamenteuse, alcoolique, traumatique, ou biliaire. Le bilan lipidique et la calcémie étaient sans anomalie. On a complété par une recherche des ANCA, un examen parasitologique des selles et des sérologies parasitaires qui étaient négatives. La sérologie de T. canis était positive pour l’Elisa et le Western Blot. Le diagnostique de toxocarose a été retenu et le patient a été traité par albendazole à la dose de 15mg/kg/j pendant 28jours avec bonne évolution et disparition des douleurs épigastriques et de la diarrhée au bout de 5jours et diminution de taux des éosinophiles à 2600/mm3 à j9 de traitement.
Conclusion |
Certaines formes de toxocarose peuvent être de diagnostic difficile surtout devant un tableau atypique ou une localisation rare. Il faut néanmoins y penser devant une hyperéosinophilie et pratiquer les sérologies.
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Vol 36 - N° S2
P. A116-A117 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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