Fongémie à Geotrichum capitatum chez une patiente lupique - 22/11/15
Résumé |
Introduction |
Geotrichum capitatum est un champignon filamenteux cosmopolite, parfois saprophyte du tube digestif. Son implication dans les fongémies est rarissime, mais il est considéré aujourd’hui comme un agent pathogène émergent chez les patients immunodéprimés. Nous rapportons le cas d’une infection disséminée à G. capitatum chez une patiente lupique.
Observation |
Patiente âgée de 38ans suivie pour un lupus érythémateux systémique avec atteinte cardiaque à type de myocardite, sous fortes doses de corticothérapie et mycophénolate-mofétil, a été hospitalisée au service de réanimation pour une méningite purulente sans germe isolé compliquée d’un syndrome d’activation macrophagique avec détresse respiratoire et neurologique. L’évolution était initialement favorable sous triple antibiothérapie à large spectre et à dose méningée associée à des cures de dexamétasone et étoposide (VP16) avec diminution de la fièvre et négativation de la CRP. La patiente a présenté à j8 d’hospitalisation une reprise de la fièvre à 39°C, une tachycardie à 140battements par minute et une réascension de la CRP à 60mg/L. Un bilan infectieux a été pratiqué, deux séries d’hémocultures sur milieu Sabouraud à 48h d’intervalle sont revenues positives à G. capitatum. La patiente a été mise sous voriconazole 200mg : deux fois par jour. L’évolution a été marquée à j7 de traitement anti-fongique par la survenue d’une hémoptysie de moyenne abondance sans retentissement sur l’état hémodynamique. Un scanner thoracique a été fait en urgence révélant : une lésion excavée au niveau du culmen entourée d’une hyperdensité en verre dépoli. La recherche de bacille de Koch dans les crachats était négative ainsi que l’antigénémie aspergillaire faite à 2 reprises à 48h d’intervalle. Le diagnostic de localisation secondaire pulmonaire due au G. capitatum a été retenu. Le traitement par voriconazole était poursuivi pendant 6semaines avec bonne évolution clinico-biologique et négativation des hémocultures sur milieu Sabouraud faites à j15 du début de traitement.
Conclusion |
Les géotrichoses sont des infections opportunistes qui se développent quand il existe un terrain favorable, particulièrement l’immunodépression ainsi que l’utilisation d’antibiotique à large spectre, ce qui est le cas de notre patiente. Aucun consensus thérapeutique n’a été codifié pour les infections dues à ce germe. Les fongicides à large spectre, tels que le voriconazole semblent être efficaces dans le traitement de ces mycoses invasives.
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Vol 36 - N° S2
P. A115 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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