Profil étiologique des uvéites infectieuses dans un service de médecine interne - 22/11/15
Résumé |
Introduction |
Les uvéites sont des manifestations d’inflammation intraoculaire d’étiologie et de présentation particulièrement hétérogène. Les causes infectieuses des uvéites peuvent être bactériennes, virales ou parasitaires. L’identification d’un agent pathogène infectieux guide la prise en charge. L’objectif de notre étude est de relever les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutives des uvéites d’origine infectieuse.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective menée au service de médecine interne de La Rabta s’étendant sur une période de 11ans (2004–2015) et colligeant les cas des uvéites d’origine infectieuse.
Résultats |
Vingt-deux patients ont été recensés. Il s’agit de 12 femmes et de 10 hommes. L’âge moyen au moment du diagnostic est de 42,7ans. Les signes fonctionnels révélateurs ont été : une rougeur oculaire (63,63 %), une baisse de l’acuité visuelle (63,63 %), un flou visuel (59,09 %), une douleur oculaire (22,72 %), un scotome (13,63 %), des céphalées (4,54 %), et une cécité binoculaire (4,54 %). L’uvéite a été : antérieure (31,81 %), intermédiaire (9,09 %) et postérieure (22,72 %). Une atteinte à la fois antérieure et intermédiaire a été notée chez deux patients et une pan-uvéite chez 7autres (31,81 %). L’uvéite a été unilatérale dans 19 cas (86,36 %) et bilatérale chez 3 patients (13,63 %). Deux patients ont présenté un œdème maculaire, 5 patients une vascularite rétinienne et 5 patients des foyers choriorétiniens. Les 2 étiologies les plus fréquentes étaient la tuberculose (22,72 %) et la toxoplasmose (22,72 %). L’uvéite tuberculeuse était essentiellement à type de pan-uvéite (60 % des cas) alors que la toxoplasmose a été majoritairement responsable d’uvéite postérieure (60 %). Les autres étiologies ont été réparties comme suit : une toxocarose (1 cas : 4,54 %), une syphilis (3 cas : 13,63 %), une infection à chlamydiae (1 cas : 4,54 %), une cause infectieuse locorégionale à type d’abcès dentaire (2 cas : 9,09 %), une infection à herpès simplex virus (3 cas : 13,63 %) et une hépatite virale C (2 cas : 9,09 %). Les causes virales et parasitaires ont été confirmées dans tous les cas par les sérologies correspondantes. Concernant la tuberculose, le diagnostic a été basé sur l’intradermoréaction à la tuberculine, le test au quantiféron et sur des éléments de présomption (contage tuberculeux, aspect évocateur à l’examen ophtalmologique et bonne réponse au traitement anti-tuberculeux). Un traitement spécifique a été prescrit dans tous les cas. Une corticothérapie associée était prescrite dans 63,63 % des cas. L’évolution était favorable chez 12 patients (54,54 %) avec disparition des signes fonctionnels, récupération totale ou partielle de l’acuité visuelle et disparition des signes inflammatoires à l’examen ophtalmologique. Deux cas de rechute ont été notés avec passage ultérieur à la chronicité (toxoplasmose : 1 cas et chlamydiae : 1 cas). Six patients ont été perdus de vue.
Conclusion |
Dans notre série, les étiologies des uvéites infectieuses demeurent dominées par la tuberculose et la toxoplasmose. Le pronostic semble corrélé à l’étiologie, à la sévérité de l’atteinte oculaire mais surtout à l’adaptation du traitement et à la rapidité de la prise en charge. Ainsi, la mise en évidence d’arguments plus ou moins formels en faveur d’un agent pathogène impose un traitement spécifique et reste une étape majeure permettant d’échapper aux différentes classes d’immunosuppresseurs.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 36 - N° S2
P. A104 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?