Risque infectieux à l’ère des biothérapies : expérience d’un service de médecine interne - 22/11/15
Résumé |
Introduction |
L’utilisation des biothérapies depuis près de 15ans a permis d’améliorer le pronostic de plusieurs maladies inflammatoires. La tolérance des biothérapies dépend de plusieurs facteurs dont le type de molécule utilisée et les comorbidités du patient. L’infection constitue une des principales complications de ces biothérapies. L’objectif de notre travail était d’étudier le profil des complications infectieuses chez les patients traités par biothérapie.
Patients et méthodes |
Nous avons étudié rétrospectivement les dossiers des patients traités par biothérapie sur une période de 11ans (janvier 2004–janvier 2015). Parmi ces dossiers, ceux des patients ayant développé des complications infectieuses ont été analysés.
Résultats |
Durant la période d’étude, 31 patients traités par biothérapie ont été inclus. Les molécules utilisées étaient l’infliximab dans 17/31cas (54,8 %), l’étanercept dans 5/31 cas (16,1 %), le rituximab dans 5/31 cas (16, 1 %) et l’adalimumab dans 4/31 cas (12,9 %). Parmi les 31 patients traités par biothérapie, 11 complications infectieuses ont été recensées chez 9 patients. Tous ces patients étaient préalablement traités par corticoïdes et immunosuppresseurs conventionnels avant le début de la biothérapie. L’âge moyen de ces patients était de 37ans (18–63ans). Parmi ces 9 patients, 3 étaient diabétiques dont un diabète cortico-induit. Les indications des biothérapies étaient une maladie de Crohn, une polyarthrite rhumatoïde et une spondylarthrite ankylosante chacune dans 3 cas. L’infection était bactérienne dans sept cas : 2 cas de tuberculose pulmonaire, l’un sous infliximab et le deuxième sous adalimumab, un cas de tuberculose ganglionnaire sous étanercept, deux cas d’infections cutanées (un érysipèle et un impétigo) sous adalimumab et étanercept, un cas de sinusite sous infliximab et une pneumonie bactérienne sous infliximab. Deux cas d’infection virale avaient été notés : un zona fessier sous rituximab et une infection à CMV sous infliximab. Un cas d’amibiase intestinale sous infliximab et un cas d’aspergillose pulmonaire sous adalimumab ont été également observés. La survenue de l’infection a motivé l’arrêt de la biothérapie dans deux cas, dans les autres cas le traitement adapté de l’infection a permis de poursuivre la biothérapie.
Discussion |
Notre série confirme que la susceptibilité aux infections chez les patients traités par biothérapie est majorée par l’utilisation préalable des corticoïdes et des immunosuppresseurs et par les comorbidités des patients. L’utilisation à parts inégales des différentes biothérapies dans notre étude ne permet pas d’incriminer une molécule plus qu’une autre dans la survenue des complications infectieuses.
Conclusion |
La connaissance et la recherche active des complications infectieuses des biothérapies permettent d’instaurer une surveillance rigoureuse des patients afin de d’augmenter les chances de succès thérapeutique de ces molécules prometteuses.
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Vol 36 - N° S2
P. A100-A101 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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