Intercepter les erreurs médicamenteuses en chirurgie orthopédique - 28/10/15
Résumé |
Introduction |
En 2015, les séjours en chirurgie orthopédique sont caractérisés par une moyenne d’âge de plus en plus élevée. Ces patients souvent polypathologiques ont au moment de leur hospitalisation un traitement personnel comportant plusieurs types de médicaments. Des erreurs de prescriptions liées à l’étape de transmission des informations entre professionnels peuvent survenir lors de l’admission du patient. Le but de cette étude est de montrer l’intérêt d’une conciliation du traitement médicamenteux (CTM) dans un service d’orthopédie. La CTM se définit comme un processus garantissant la continuité des soins par la reprise des traitements dans toute nouvelle prescription.
Patients et méthode |
Il s’agit d’une étude prospective menée entre janvier et mars 2015 au centre hospitalier de Montfermeil. Tous les patients de plus de 65ans hospitalisés en orthopédie, étaient inclus et bénéficiaient d’une CTM (durée du séjour supérieure à 6jours). Ce processus mené par un pharmacien hospitalier, consiste à rechercher la liste exhaustive des médicaments pris par le patient (informations récupérées auprès de la famille, médecins et ou pharmacien de ville) et à la comparer à la prescription rédigée lors de l’admission. Le nombre et la nature des divergences non intentionnelles (DNI) entre les deux documents, discutées en temps réel avec un chirurgien, ont été analysés.
Résultats |
Quarante-cinq patients ont été inclus (17hommes, 28femmes, âge moyen 77ans). On retrouvait 17admissions programmées contre 28issues des urgences. La CTM a permis de récupérer 8 des 11ordonnances manquantes à l’admission. Les patients prenaient en moyenne 7médicaments avant l’admission. Nous avons observé 29DNI (38 % des patients comptant au moins une DNI) – 12omissions, 11erreurs de dosage, 4erreurs de posologie et 2erreurs de principe actif. Ces DNI concernaient majoritairement des traitements à visée cardiovasculaire (45 %) ou actifs sur le système nerveux central (24 %). À l’issue de la CTM, 72 % des DNI observées ont pu être corrigées. Le temps moyen passé pour une CTM est de 28minutes.
Discussion/conclusion |
Les DNI observées concernaient des traitements à fort potentiel iatrogène, relevant de classes thérapeutiques insuffisamment maîtrisées par les orthopédistes. Les patients âgés, polymédiqués, admis via les urgences sont particulièrement à risque d’erreur dans la transmission des informations entre la ville et l’hôpital. Ils doivent être les premiers bénéficiaires de la CTM dans une démarche de gestion des risques associés aux soins.
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Vol 101 - N° 7S
P. S204 - novembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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