Est-ce que l’apport d’une quille centro-médullaire tibiale dans la prothèse totale du genou améliore les résultats chez les patients obèses ? Étude prospective comparative de 96 patients avec recul minimum de 2 ans - 28/10/15
Résumé |
Introduction |
L’obésité est un problème de santé publique avec une augmentation de fréquence en France dont l’incidence est estimée à 15 % en 2012. Une étude récente a montré un taux de descellement aseptique 4 fois supérieur de l’implant tibial chez les patients porteur d’une prothèse totale du genou (PTG) avec un IMC supérieur à 30kg/m2 et un taux plus important de douleurs sur l’extrémité proximale du tibia. De plus, des études biomécaniques ont démontré que l’utilisation d’une quille tibiale réduisait les contraintes métaphysaires tibiales. Notre hypothèse était que l’ajout d’une quille tibiale dans les prothèses totales de genou chez les patients avec un IMC>30kg/m2 améliorerait les résultats à court terme des PTG.
Patients et méthode |
Nous avons réalisé une étude prospective comparative de 48 patients obèses (IMC>30kg/m2) opéré d’une PTG avec quille tibiale dans le même centre par deux opérateurs entre 2011 et 2014. Ces patients ont été appariés en fonction du sexe, de l’âge, de l’IMC et du score clinique préopératoire à des patients obèses opérés d’une PTG sans quille tibiale. L’âge moyen des patients était de 67 A 9ans avec un IMC moyen de 36 A 4kg/m2 et majoritairement de sexe féminin. Les PTG étaient toutes cimentées postéro-stabilisées avec resurfaçage systématique de la rotule. Dans le groupe avec quille, la cimentation du tibia était hybride. Le Knee Society Score (KSS) genou et fonction, les amplitudes articulaires et l’alignement (HKA) pré- et postopératoire étaient comparés ainsi que le taux de complications dans les 2 groupes.
Résultats |
Avec un recul minimum de 24 mois, le taux de douleurs mécaniques tibiales était supérieur dans le groupe obèses sans quille (12 versus 1+p<0,0001). Les KSS genou et fonction étaient significativement inférieurs dans le groupe sans quille (KSS fonction 91,3 vs 94,2 [p=0,04], KSS genou 61,4 vs 85,7 [p<0,001]). Dans le groupe sans quille, quatre complications mécaniques, 3 syndromes de surcharge avec douleurs majeures et un descellement tibial aseptique chez une patiente obèse, diabétique et ostéoporotique ayant nécessité une reprise sont à déplorer. Dans le groupe avec quille, aucune complication mécanique n’a été observée.
Conclusion |
La mise en place d’une quille centro-médullaire tibiale chez les patients obèses réduit la survenue de douleurs mécaniques et diminue le taux d’échec précoce. Toutefois, une étude avec un plus long recul est nécessaire pour confirmer ces résultats chez ce groupe de patient à risque.
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Vol 101 - N° 7S
P. S188 - novembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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