La pratique clinique à la lumière d’une réflexion philosophique : comment le concept de banalité du mal décrit par Hannah Arendt interroge notre responsabilité professionnelle… - 23/10/15
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Résumé |
De nombreuses situations cliniques font apparaître une certaine difficulté pour les professionnels à investir une réflexion concernant le bien-fondé d’une action ou d’un projet thérapeutique : dans le cas singulier de cette personne malade, qu’est-il bien de faire, comment, et pourquoi… Le concept philosophique et politique de « banalité du mal », proposé par Hannah Arendt en 1963 dans son ouvrage « Eichmann à Jérusalem », nous semble intéressant à considérer lorsque l’on est un professionnel de santé conscient de la dimension éthique de notre exercice. Il ne s’agit pas de laisser penser qu’il y aurait dans le quotidien du soignant un « mal » comparable au « mal génocidaire » qu’étudiait Hannah Arendt. Il ne s’agit pas non plus de tenir pour vérité absolue les réflexions de Hannah Arendt, en faisant fi des multiples controverses, dont on ne jugera pas de la pertinence. Il s’agit de se laisser interpeller par certains aspects du concept : le concept de « banalité du mal » vient déstabiliser les professionnels que nous sommes, et favorise la conscience de la responsabilité et l’exigence de questionnement. On peut faire mal sans le vouloir, avec le sentiment confiant d’être conforme à sa mission, à son devoir, à une pratique ordinaire. Il y a, dans ce concept, un appel à penser, soi, l’autre et l’action. L’objet de cet article est de permettre à tout professionnel de santé d’approcher la tension éthique inhérente à certaines situations cliniques banales ; ainsi que d’identifier des repères éthiques et philosophiques pour y réfléchir.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Many clinical situations generate relative difficulty for the professionals to substantiate an action or a therapeutic project in the case of a sick person: What is good to do? How and why? The philosophical and political concept of triteness of evil proposed by Hannah Arendt in her book « Eichmann in Jerusalem » (1963), seems interesting to consider when you are a healthcare professional aware of the ethical dimension of our practice. We do not think that there were in the daily caregiver practice sorts of “evil” which can be compared to the genocidal evil studied by Arendt. It is not to consider the Arendt thought as a fundamental truth without any discussion or controversy. The aim is to be hailed on together by some of the aspects of the concept. The concept of triteness of evil unsettles the professionals we are and promotes awareness of our responsibility and of a questioning requirement. We can hurt unwittingly, with the confident feeling of being in line with our mission, our duty to an ordinary practice. There is, in this concept, a call to think oneself, the other and the action. The aim of this article is to allow any healthcare provider to approach the inherent ethical tension in certain banal clinical situation and to identify some ethical or philosophical benchmarks to think about it.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dilemme éthique, Éclairage philosophique, Nutrition artificielle, Situation de polyhandicap
Keywords : Ethical dilemma, Philosophical perspective, Artificial nutrition, Situation of disability
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Vol 14 - N° 5
P. 341-345 - octobre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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