Une enquête médicamenteuse minutieuse doit toujours être envisagée quand des symptômes digestifs apparaissent. Même si le lien est évident quand les signes cliniques surviennent rapidement après l'introduction d'un médicament, il peut être dans certains cas très difficile à établir quand le délai d'apparition est plus prolongé. La plupart des médicaments courants sont potentiellement responsables de complications digestives ; parmi ces médicaments, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les antibiotiques sont au premier rang. Les AINS peuvent être responsables de lésions intestinales et/ou coliques sévères incluant des ulcérations, des hémorragies, des perforations et des sténoses. Clostridium difficile est, quant à lui, responsable de la majorité des colites associées aux antibiotiques. La pathogénie des complications digestives des médicaments est encore souvent mal comprise. L'arrêt du médicament suspecté est la première mesure thérapeutique à prendre et s'accompagne généralement d'une disparition des symptômes. Si les tests de réintroduction permettent théoriquement d'affirmer la responsabilité d'un médicament, ils sont exceptionnellement réalisés pour des raisons éthiques et pour le risque encouru.