Tous les traitements du cancer de la prostate ont un impact négatif sur la sexualité. L’objectif de cette revue était de faire le point sur l’impact de ce cancer sur la sexualité de l’homme marocain.

Il s’agit d’une étude prospective qui a eu lieu de novembre 2014 au février 2015, menée chez 60 patients sexuellement actifs atteints de cancer de la prostate. L’âge médian était de 69ans [50–85]. Quatre-vingt-quatorze pour cent des patients étaient mariés.

Seulement 70 % de la population sélectionnée ont accepté de répondre au questionnaire, les 30 % restants ont refusé, par gêne (15 %) ou par désintérêt du sujet (9 %). Parmi les patients inclus dans l’étude, 50 % ont déclaré que le cancer a affecté leur vie sexuelle avant tout traitement, 64 % après la radiothérapie et 47 % après l’hormonothérapie. Diverses causes physiques et psychologiques ont été rapportées : la dysfonction érectile était le facteur le plus représenté avec un pourcentage de 65 %, l’asthénie 53 %, le manque de la libido 30 % et la modification corporelle 23 %. Dans plus de 80 % des cas, aucune communication n’était établie au sein du couple pour discuter de ces problèmes rencontrés dans leur vie sexuelle. En ce qui concerne le statut matrimonial, deux patients mariés ont vu leur statut changer. À la fin de notre étude, 38 % patients ont reconnu qu’ils n’ont jamais essayé de discuter de sexualité avec leur médecin, non seulement en raison de leur réserve, mais aussi du fait de manque de possibilités et de structures adéquates.

L’influence du cancer sur la sexualité représente au Maroc un sujet délicat et peu exploré, où le tabou du sexe s’associe à la crainte du cancer. Le manque de communication constitue l’un des principaux problèmes lorsqu’il s’agit de reconnaître et de traiter les problèmes sexuels.