Facteurs pronostiques de dysphagie après irradiation conformationnelle avec modulation d’intensité des cancers des voies aérodigestives supérieures avec irradiation bilatérale du cou - 29/09/15
Résumé |
Objectifs |
La dysphagie est une toxicité sévère après irradiation des cancers des voies aérodigestives supérieures. L’objectif de cette étude prospective était d’évaluer les facteurs prédictifs de dysphagie.
Patients et méthodes |
Entre 2011 et 2015, 195 patients atteints de 89 cancers de l’oropharynx, 44 de la cavité buccale et 62 du pharyngolaryn) ont reçu une radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité (RCMI) avec irradiation bilatérale du cou avec suivi prospectif. Quatre-vingt-neuf patients ont reçu une radiothérapie postopératoire et 113 une chimiothérapie concomitante. Les doses préconisées étaient respectivement de 54, 59,4–60 et 66–70Gy pour les volumes à risques faible, intermédiaire et élevé. L’étalement moyen était de 49jours. Les facteurs pronostiques étudiés étaient la dose moyenne aux muscles constricteurs du pharynx, l’âge, la localisation, la xérostomie de grade 2 ou plus, la mucite de grade 3 ou plus, la chirurgie, et la chimiothérapie concomitante.
Résultats |
Le suivi médian était de 14 mois (0–38). À 1 an, les probabilités de contrôle locorégional et de survie globale étaient respectivement de 82 % et 79 %. Il y a eu 53 récidives locorégionales, dont 47 dans les volumes irradiés. À un an, 29 % des patients souffraient d’une xérostomie de grade 2 ou plus. La dysphagie aiguë de grade 3 ou plus était influencée par la chimiothérapie concomitante (p=2,1×10−6), la dose moyenne aux muscles constricteurs du pharynx (plus de 55Gy, p=0,01), la mucite de grade 3 ou plus (p=2×10−7) et la xérostomie (p=0,02). En analyse multifactorielle, la chimiothérapie concomitante (odds ratio [OR] : 5,04 [2,54–10]) et la xérostomie (OR : 2,54 [1,33–4,86]) étaient des facteurs pronostiques indépendants. Le taux de dysphagie tardive de grade 3 ou plus à 12 mois était de 12 %. En analyse uni- et multifactorielle, seule la dose moyenne aux muscles constricteurs du pharynx apparaissait comme un facteur pronostique indépendant avec un seuil à 55Gy (18 % contre 3 % ; p=0,037 ; et OR : 9,3).
Conclusion |
La dysphagie aiguë semble liée à l’intensité thérapeutique et au manque de salive. Après atténuation des effets aigus, la dysphagie tardive semble plutôt liée à la dose moyenne aux muscles constricteurs du pharynx (plus de 55Gy), reflétant l’étendue de l’irradiation à forte dose.
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Vol 19 - N° 6-7
P. 662 - octobre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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