Modélisation de l’impact économique d’un dépistage organisé du cancer du poumon en France - 13/09/17
Résumé |
Introduction |
L’étude National Lung Screening Trial (NLST) a montré que, dans une population à haut risque de cancer bronchique, un scanner à faible dose annuel permettait de réduire la mortalité par cancer bronchique de 20 % et la mortalité totale de 7 %. En France, un groupe d’experts s’est prononcé en faveur de la réalisation d’un dépistage individuel. Toutefois, l’impact « économique » d’un dépistage organisé en France n’a jamais été rapporté.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude de modélisation à partir des données démographiques de la population française et des données publiées. Les critères de sélection de la population étaient ceux de l’étude NLST (fumeurs âgés de 55–74ans, au moins 30 paquets-années, avec tabagisme en cours ou sevrés depuis moins de 15ans). Un second modèle élargi aux sujets âgés de 50–54ans a été calculé. Plusieurs taux de participation ont été ensuite utilisés : 65 %, 45 % et 32 %.
Résultats |
En fonction du modèle, la population éligible serait de 1 650 588 à 2 283 993 individus. En fonction du modèle et du niveau de participation, le dépistage conduirait à diagnostiquer chaque année entre 3600 et 10 118 cancers de stades I à II. Le nombre respectif de faux-positifs varierait de 5991 à 16 839 dont 1416 à 3981 pourraient subir une chirurgie « inutile ». Le dépistage coûterait entre 105 et 215 millions d’euros par an.
Conclusion |
La participation est un élément décisif de l’impact du dépistage du cancer bronchique. Ce dernier pourrait être financé par une augmentation minime du prix du tabac. Ce coût pourrait être supporté par une élévation de 0,05 à 0,10 € du prix du paquet de cigarette.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Introduction |
The National Lung Screening Trial found that, in a selected population with a high risk of lung cancer, an annual low-dose CT-scan decreased lung cancer mortality by 20% and overall mortality by 7% compared to annual chest X-Ray. In France, a work group stated that individual screening should be considered in this setting. However, the economic impact of an organized and generalized (to all eligible individuals) screening in France was never reported.
Methods |
This is a modeling study using French population demographic data and published data from randomized screening trials. We used the same selection criteria as NLST: 55–74-year-old smokers for at least 30 pack-years, current smoker or quit less than 15 years. We computed a second model including also 50–54-year-old individuals. Then, we used different participation rates: 65%, 45%, and 32%.
Results |
According to the considered model, there would be 1,650,588 to 2,283,993 subjects eligible to screening in France. According to the model and participation rate, lung cancer screening would diagnose 3600 to 10,118 stages 1/2 lung cancer each year. There would be 5991 to 16,839 false-positives, of whom 1416 to 3981 would undergo unnecessary surgery. Screening policy would cost 105 to 215 € million per year. However, increasing the price of a cigarette pack by 0.05 to 0.10 € would fully cover the screening costs.
Conclusion |
Participation rate is a key point for screening impact. Screening could be easily funded by a small increase in cigarette prices.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dépistage du cancer, Cancer du poumon, Modélisation, Tabac
Keywords : Cancer screening, Lung cancer, Modeling, Tobacco
Plan
Vol 34 - N° 7
P. 717-728 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.