Introduction – objectifs : L’île de la Réunion connaît une augmentation de sa file active de patients séropositifs pour le VIH de 20 % en 5 ans. Un seul article publié en 1999 décrit les sous-types circulants à la Réunion et aucune étude n’existe sur les génotypes de résistance aux antirétroviraux (ARV) du VIH-1. L’objectif de ce travail était de décrire les sous-types viraux circulants à la Réunion et d’analyser les tests de résistance génotypiques aux ARV.

Matériels et méthodes : Cette étude descriptive rétrospective portait sur 100 patients dépistés séropositifs pour le VIH-1 entre le 1^er janvier 2005 et le 31 décembre 2011 et possédant au moins un test de résistance avec détermination du sous-type du VIH-1.

Résultats : Le ratio homme/femme était de 2,3. Les contaminations homosexuelles représentaient la moitié de l’effectif. Le sous-type B était majoritairement retrouvé dans les 2 sexes (54 hommes sur 70 et 16 femmes sur 30). Les patients métropolitains étaient en proportion plus importante parmi les sous-types C (28,6 % soit 4/14). Les variants recombinants étaient rencontrés dans 12 % des cas (12/100). On observait 3 sous-types A. Selon l’algorithme de l’ANRS, la prévalence des virus résistants à au moins 1 ARV chez les patients naïfs de traitement était de 7,9 % (7/88) et la prévalence des virus résistants à au moins 2 ARV de 1,1 % (1/88). La classe thérapeutique la plus touchée par des mutations de résistance était celle des inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse avec les mutations majeures K103S/N, Y181C et A98S.

Conclusion : Cette première étude montrait une surreprésentation du sous-type B par rapport à la France métropolitaine (70 % vs 59 %), mais un taux de résistances transmises chez les naïfs moindre (7,9 % vs 10,6 %). Ces constatations confirment la nécessité de réaliser un génotype de résistance à tous les patients dépistés séropositifs à la Réunion.