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Diabète néonatal (monogénique de la très petite enfance). État des travaux du Réseau Français d’étude du diabète néonatal. - 10/04/12

Doi : 10.1016/S1262-3636(12)71525-2 
Michel Polak 1, 2, H. Cavé 3, K. Busiah 1, 2, A. Bonnefond 4, A. Simon 2, I. Flechtner 2, A. Dechaume 4, N. Pouvreau 3, B. Gerard 4, R. Scharfmann 1, P. Froguel 4, M. Vaxillaire 4
1 INSERM U845 
2 Université Paris Descartes, Endocrinologie gynécologie et diabétologie pédiatriques 
3 Hôpital Necker Enfants Malades, Biochimie génétique 
4 Hôpital Robert Debré, Paris; CNRS 8090 Institut Pasteur, Lille 

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Résumé

Le diabète « néonatal » (DNN), OMIM 606176, 610582, 601410, 600089, est un diabète rare (environ 1/250 000 nouveau-nés) caractérisé par des hyperglycémies modérées à sévères, secondaires à une carence en insuline circulante et dont la découverte survient entre la période néonatale et la petite enfance. Deux formes cliniques ont été individualisées, en fonction de la durée de l’insulino-réquérence : une forme transitoire (DNNT) et une forme permanente (DNNP). Le DNNT est une anomalie de l’ontogenèse de la production d’insuline qui se corrige après la naissance. Cette forme clinique rend compte de 50 % à 60 % des cas de DNN dans la littérature et de 45 % des cas dans le groupe français d’étude du DNN. L’insulinothérapie peut être arrêtée en moyenne avant l’âge de 18 mois. Néanmoins, certains patients conservent une tolérance anormale au glucose et la réapparition d’un diabète, en général au moment de l’adolescence, a été rapportée, rendant nécessaire le suivi au long cours de ces enfants.

Les formes néonatales de diabète sont un ensemble génétique hétérogène regroupant des formes monogéniques de dysfonction de la cellule β +/- syndromiques, d’agénésie/hypoplasie du pancréas et des anomalies de l’empreinte parentale. Elles représentent 1 à 2 % de l’ensemble des diabètes mais permettent de comprendre les mécanismes de développement et de fonction de la cellule -. Les anomalies les plus fréquentes sont les mutations touchant les canaux potassiques ATP dépendants (KATP), le gène de l’insuline, les anomalies de l’empreinte de la région 6q24. Plus rarement on trouve des mutations dans les gènes EIF2AK3, Glis3, PTF1A, PDX1, IPEX, Rfx6, GATA6, glucokinase. Trois mécanismes génétiques sont actuellement mis en cause dans la genèse du DNNT par anomalie de la région chromosomique 6q24 (17–21) : une disomie uniparentale du chromosome 6 d’origine paternelle, une duplication partielle de la région 6q24 d’origine paternelle et une anomalie de méthylation de l’allèle d’origine maternelle. Cette anomalie est à l’origine de 40 % des cas de DNNT élucidés génétiquement. Plusieurs études récentes, dont la notre, ont mis en évidence chez environ 40 % des patients atteints de DNNP des mutations hétérozygotes activatrices des gènes KCNJ11 et ABCC8 codant pour les sous-unités Kir6.2 et SUR1 du KATP de la cellule b-pancréatique. De l’autre côté du spectre clinique, des mutations de KCNJ11 et surtout de ABCC8 ont été décrites chez 26 % des patients DNNT. Des mutations hétérozygotes du gène de l’insuline ont été reliées au DNNP et des mutations homozygotes au DNNT. Le mécanisme mis en jeu est un stress réticulaire secondaire à une accumulation du précurseur de l’insuline, la proinsuline, dans le réticulum endoplasmique des cellules b-pancréatiques, entraînant la destruction de cette dernière. Dans le cadre des DNNT, il y a un défaut d’activation du gène de l’insuline.

Dans notre groupe, nous essayons de rechercher ces anomalies génétiques de façon systématique. Nous en tirons quand cela est possible, des conséquences en terme de pharmacogénomique : ainsi le passage des injections d’insuline aux sulfonylurés dans le cas des mutations des gènes codant pour le canal potassique. Nous remercions tous ceux d’entre vous médecins, qui nous font confiance dans ce domaine, les enfants et leurs familles ainsi que nos financeurs.

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Vol 38 - N° S2

P. A130 - mars 2012 Retour au numéro
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  • La perception des symptômes infra-cliniques d’hypoglycémie et d’hyperglycémie chez les adolescents diabétiques
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