P129 - Évaluation de l’état nutritionnel d’un groupe de patients sous chimiothérapie - 07/12/10
C* Rached-Amrouche [1],
A Gammoudi [1],
F Mahjoub-Essid [2],
H Jamoussi Kamoun [1],
E Falfoul [1],
K Ounaissa-Rejeb [1],
S Blouza-Chabchoub [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – La corrélation entre l’état nutritionnel et le taux de survie des maladies cancéreuses est maintenant bien établie. En dehors du décès par cachexie, la dénutrition est associée à une augmentation de la morbidité et de la mortalité post-opératoire et peut limiter la tolérance et l’efficacité des traitements radio et chimiothérapiques.
Matériel et Méthodes. – On a mené cette étude prospective dans l’objectif de dépister un état de dénutrition dans un groupe de 40 patients cancéreux (32 adultes et 8 personnes âgées) en cours de chimiothérapie à l’hôpital de jour de l’Institut Salah Azaiz, et de préciser leurs apports nutritionnels spontanés afin de leur apporter tous les conseils hygiéno-diététiques nécessaires à l’amélioration de leur pronostic nutritionnel et de leur qualité de vie.
Résultats. – L’âge moyen de nos patients est de 53,4 ± 5,1 ans avec une prédominance féminine (67,5 %). Le nombre moyen de séances de chimiothérapie au moment de notre étude est de 4,4 ± 1,9 séances. Les BMI moyens de nos adultes et de nos personnes âgées sont respectivement de 23,6 ± 3,4 kg/m2 et de 22,8 ± 3,4 kg/m2. Dix pour cent de notre population présentent un état de dénutrition attesté par le BMI moyen. La perte pondérale moyenne dans notre population durant les 6 derniers mois est de 5,88 ± 2,32 kg. Un quart des patients (27,5 %) présentent une perte supérieure à 10 % de leur poids avant la découverte du cancer. Selon l’indice de Detsky, 28,2 % de nos patients sont dénutris, 6,4 % d’entre eux ont une dénutrition sévère. Le score MNA moyen de nos patients âgés est de 18,9. Selon ce score, 62,5 % des patients sont à risque de malnutrition et un quart d’entre eux (25 %) ont déjà un mauvais état nutritionnel. Seulement 12,5 % des personnes âgées ont un état nutritionnel normal selon le MNA test. En dépit d’un BMI normal chez 75 % de nos patients âgés, 87,5 % d’entre eux sont dénutris ou à risque de dénutrition selon le MNA-test. L’alimentation de nos patients est normoglucidique (53,8 ± 5,1 % de l’AET), hyperlipidique (34,9 ± 5,1 % de l’AET) et relativement hypoprotidique (11,3 ± 1,6 % de l’AET). Les apports calciques moyens quotidiens dans le groupe des adultes (749 ± 260 mg/j) sont inférieurs aux recommandations (900 mg/j), de même pour ceux des personnes âgées (983 ± 374 mg/j), (< 1 200 mg/j). Les apports quotidiens moyens en fer alimentaire (8,9 ± 2,7 mg/j) sont conformes aux normes (9 mg/j). Les apports quotidiens moyens en zinc (9,37 mg ± 2,27/j), en magnésium (274 ± 60 mg/j) et en vitamine B1 (0,6 ± 0,18 mg/j) sont inférieurs aux recommandations. En revanche, l’apport moyen en vitamine C de notre population (148 mg ± 65/jour) est largement supérieur aux normes (60 mg/jour).
Conclusion. – La prise en charge nutritionnelle doit être envisagée d’emblée, dès le diagnostic de cancer, et doit être évaluée et discutée à chaque étape thérapeutique. Le traitement spécifique de la dénutrition cancéreuse est à la fois nutritionnel et médicamenteux. Il doit être intégré au projet thérapeutique spécifique (radiothérapie, chimiothérapie, etc.).
© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 24 - N° S1
P. 110 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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