N003 Caractérisation électrophysiologique de progéniteurs cardiaques issus de cellules souches embryonnaires humaines - 17/04/09
Résumé |
Les progéniteurs cardiaques issus de cellules souches embryonnaires humaines apparaissent comme de bons candidates dans la prévention et le traitement de la dysfonction cardiaque par thérapie cellulaire. Cependant, la greffe de cellules présentant des propriétés électriques indésirables pourrait prédisposer les patients à des arythmies. Il est donc important de caractériser les propriétés électrophysiologiques des progéniteurs cardiaques avant transplantation. Les cellules progénitrices cardiaques utilisées sont dérivées de la lignée HUES-24 et sélectionnées sur leur capacité à exprimer SSEA-1 après une induction de 4 jours par le BMP2. A l’aide de la technique de patch-clamp en configuration cellule entière, nous avons pu enregistrer des courants Ca2+ et K+, 24 à 48 H après la sélection. Les courants Ca2+ observés (2,22 ± 0.30 Pa/pF) sont de type L, aucun courant de type T n’ayant été détecté dans ces conditions. Ces courants sont insensibles à l’isoprotérénol (1μm) et à la forskoline (30μm) suggérant l’absence de regulation β-adrénergique. Des courants K+ activés par depolarization (6.79 ± 1.10 Pa/pF) sensibles au tétraéthylammonium (10 mM) et à la 4-aminopyridine (5 mM) ont été caractérisés. Ces courants rectifiants sortants ressemblent aux courants rectifiants sortants retardés (IKDR) déjà décrits sur des cellules souches embryonnaires murines. En revanche, aucun courant entrant activé par hyperpolarisation n’a été observé. Finalement, aucune conductance Na+ n’a pu être mise en évidence. Sur les cellules n’exprimant pas SSEA-1, utilisées comme contrôles négatifs, aucun courant Ca2+, K+ ou Na+ n’a été détecté. Le profil moléculaire des canaux ioniques exprimés par les cellules progénitrices est abordé parallèlement par une approche génomique à l’aide de la RT-PCR haut débit.
En conclusion, les cellules souches embryonnaires humaines présentent les courants majeurs impliqués dans l’électrogenèse cardiaque dès 24 h après leur orientation cardiaque. Néanmoins, l’absence de régulation β-adrénergique et de courants Na+ souligne l’immaturité de ces cellules comparées aux cardiomyocytes matures. Le suivi de la genèse des propriétés électrophysiologiques de ces progéniteurs cardiaques, dans le contexte d’une thérapie cellulaire cardiovasculaire, devrait nous permettre d’explorer la capacité de ces cellules à exprimer un phénotype électrophysiologique mature et à établir des couplages excitation-contraction avec les cellules hôtes
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 102 - N° S1
P. S124 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.