P.234 - Pratique de la cancérologie digestive par les hépato-gastroentérologues des Hôpitaux Généraux : enquête nationale 2008 FSMAD-FFCD - 02/04/09
JL Legoux [1],
R Faroux [2],
P Rougier [3],
J Butel [4],
F Ricard [5],
H Hagège [6],
ANGH
Voir les affiliationsIntroduction : Une enquête réalisée en 2000 avait montré que dans les Centres Hospitaliers Généraux (CHG), 50 % des hépato-gastroentérologues (HGE) estimaient consacrer 10 à 30 % de leur temps à l’oncologie digestive. Le développement des indications de chimiothérapie (CT) semble s’accompagner d’une activité croissante dans ce domaine. La Fédération des Spécialistes des Maladies de l’Appareil Digestif a réalisé une nouvelle enquête par questionnaire, comparable, et dont les résultats concernant les CHG sont rapportés ici.
Matériels et Méthodes : D’octobre 2007 à mars 2008, 3 714 questionnaires anonymes ont été remis (Assises d’Oncologie Digestive) puis adressés par voie postale aux HGE français. Ils concernaient leur profil, leur type d’exercice, leur participation aux réunions de concertation pluridisciplinaire de cancérologie (RCP), leur pratique de la chimiothérapie, du suivi endoscopique des cancers, leur pratique des soins palliatifs et leur participation à des essais thérapeutiques.
Résultats : Le taux de réponse global a été de 45 % (1 663). Les répondeurs avaient un exercice prédominant en secteur libéral (48 %), hospitalier non universitaire (27 %) et hospitalo-universitaire (15 %).
Parmi les 446 répondeurs des CHG, 31 % étaient âgés de 35 à 44 ans, 37 % de 45 à 54 ans, 25 % avaient plus de 54 ans. Les femmes représentaient 69 % des moins de 35 ans, moins de 15 % des plus de 45 ans. La part estimée attribuée à la cancérologie était de 10 à 30 % du temps pour 39 % des répondeurs, > 30 % pour 37 % des répondeurs. La participation aux RCP était de 95 %. Parmi les répondeurs, 300 (67 %) posaient leurs indications de CT dont 144 pour tous leurs malades, et 283 (64 %) pratiquaient eux-mêmes la CT, dont 161 pour tous leurs patients. Ceux qui ne pratiquaient pas la CT la déléguaient surtout à des oncologues médicaux. La participation déclarée aux essais cliniques était importante (28 %).
Près de la moitié (44 %) des répondeurs des CHG était titulaire d’une compétence ordinale et/ou du DESC de cancérologie et dans ce groupe, la pratique de la CT atteignait 71 %. L’autre moitié prenait en charge des CT pour 58 %, après un Diplôme Universitaire (DU) ou inter-universitaire (DIU) de cancérologie pour la moitié d’entre eux. Parmi les HGE répondeurs sans compétence ordinale, ni DESC, ni DU/DIU, 47 % posaient des indications de CT et 44 % prenaient en charge des CT.
Discussion : Depuis 2000, la place de l’oncologie digestive dans l’activité des HGE de CHG s’est largement accrue : en 2008, un quart seulement des répondeurs y consacrait moins de 10 % de son temps et plus de la moitié pratiquait la CT, avec une participation massive en RCP. Un nombre important d’HGE prescrivait les CT sans reconnaissance officielle de compétence, peut-être grâce à la présence d’un oncologue de soutien dans leur établissement.
Conclusion : L’oncologie digestive est devenue une part très importante du travail des HGE des CHG, qui appliquent le plan cancer et s’impliquent dans la prise en charge multi-disciplinaire des cancers digestifs. Les démarches en cours, en vue de la validation des acquis de l’expérience, devraient permettre une régularisation administrative rapide des conditions de prescription des CT dans certains CHG.
Remerciements, financements, autres : Enquête financée par un don du laboratoire Sanofi-Aventis.
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Vol 33 - N° HS1
P. 165 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.