P.206 - Conséquences cliniques, biologiques et histologiques du cetuximab et du bevacizumab après hépatectomie pour métastases d’origine colo-rectale : étude cas-témoin - 02/04/09
F Panaro [1],
S Casnedi [1],
I Zeca [1],
P Bachellier [1],
MP Chenard-Neu [1],
P Pessaux [1]
Voir les affiliationsIntroduction : Des atteintes histologiques du parenchyme hépatique (trouble vasculaire, stéatose et stéatohépatite) ont été rapportées après administration d’une chimiothérapie entraînant une augmentation de la morbidité après hépatectomie. Le but de ce travail était de déterminer les effets du cetuximab (Cetu) et du bevacizumab (Beva), sur le parenchyme hépatique non tumoral et de rapporter les conséquences cliniques et biologiques après hépatectomie.
Patients et Méthodes : A partir d’une base de données prospective des hépatectomies pour métastases colo-rectales, tous les patients ayant reçu une chimiothérapie néo-adjuvante ont été identifiés. De janvier 2005 à décembre 2007, 15 patients ont reçu du Cetu et 21 du Beva. Ces 2 groupes de patients ont été appariés (selon l’âge, le sexe, le type d’hépatectomie, le nombre de cycle et le type de chimiothérapie) chacun à un groupe contrôle de patients n’ayant pas reçu de thérapie ciblée. L’analyse histologique a été réalisée par un consensus de 2 pathologistes aveugles des données cliniques.
Résultats : Les différents groupes étaient comparables. Le taux de mortalité était nul. Il n’y avait pas de différence entre les différents groupes concernant le taux de morbidité, d’insuffisance hépato-cellulaire, de pertes sanguines, et la durée d’hospitalisation. La prévalence des dilatations sinusoïdales et de la fibrose était plus faible dans le groupe Cetu (p = 0,04). La prévalence de la stéato-hépatite était plus faible dans le groupe Beva (p = 0,04). Dans le groupe Cetu et Beva, les γGT et phosphatases alcalines augmentaient plus rapidement que dans les groupes contrôles. Dans le groupe Beva, le taux de bilirubine totale était plus élevé aux 1er (p = 0,001) et 3ème (p = 0,01) jour postopératoire (JPO), le taux d’ASAT était plus élevé au 1er JPO (p = 0,004), et le taux de prothrombine était plus bas au 5ème JPO (p = 0,02).
Conclusion : L’adjonction de Cetu ou de Beva aux chimiothérapies néoadjuvantes n’entraîne pas d’augmentation de la morbidité et de la mortalité après hépatectomie. Sans conclure à un effet protecteur, elles n’entraînent pas plus de lésions au niveau du parenchyme hépatique non tumoral.
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Vol 33 - N° HS1
P. 151 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.