P149 - Création d’un pôle nutrition clinique en cancérologie : bilan comptable à partir d’une évaluation prospective - 04/12/08
A Lainé [1],
H Mathieu-Daudé [1],
R Sicard [2],
N Augeix [3],
C Lacroix [3],
R Atwegg [3],
P Senesse [4]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Depuis le 10 mars 2008, un pôle de nutrition clinique était créé dans un centre anticancéreux. L’objectif de ce travail est d’étudier le bilan financier pour la création d’un pôle et pour un fonctionnement permanent.
Matériel et Méthodes. – Les dépenses étaient réparties en coûts directs et indirects. Les coûts directs (dépenses d’investissement et fonctionnement permanent) comprenaient 1) le personnel évalué par une comptabilité analytique (diététiciennes, infirmières, médecins, secrétaires, informaticiens et biostatisticiens), 2) les consommables : le matériel informatique, les compléments nutritionnels et le dosage d’albumine. Les coûts indirects étaient de 19 % calculés à partir de la comptabilité analytique de notre établissement. Les recettes étaient évaluées à partir de la tarification à l’activité sur 16 semaines en 2008. Les groupes homogènes de malades (GHM) et les comorbidités associées (CMA) étaient vérifiés de façon rétrospective par le Département d’Information Médicale et comparés aux codages de ces mêmes semaines 2007. Seuls les GHM avec valorisation en rapport avec le codage malnutrition ont été retenus.
Résultats. – Pour la mise en place du pôle, les dépenses d’investissement étaient pour le personnel de 21,95 kE et pour les consommables de 24,5 kE (coût direct). Le total des dépenses réalisées pour l’investissement était de 55,35 kE (coûts direct et indirect). Pour un fonctionnement permanent du pôle, les dépenses annuelles étaient pour le personnel de 211,7 kE et pour les consommables de 43,9 kE (coût direct) avec un total de 304,16 kE (coûts direct et indirect). Pour la valorisation par la tarification à l’activité, le code dénutrition était noté par les diététiciennes pour 870 séjours (514 patients) alors que, pendant le même période en 2007, le code dénutrition était noté pour 200 séjours (119 patients). Ce codage modifiait le GHM qui était valorisé pour 415 séjours. La valorisation était alors de 514 kE. Toutefois, en oncologie, il existe un GHM spécifique aux chimiothérapies, qui, du fait du reclassement en GHM avec « dénutrition », n’était plus valorisé. La perte liée à ce changement de GHM était évaluée à 273 kE. Au total, les recettes par la valorisation du codage de la dénutrition étaient évaluées approximativement à 785 kE sur une année.
Conclusions. – La création d’un pôle de nutrition clinique avec une évaluation systématique de tous les patients hospitalisés et correction de la dénutrition est autofinancée par la tarification à l’activité. Par ailleurs, l’évolution de la T2A nécessite de revoir de façon annuelle les prévisions budgétaires. Il faut se donner les moyens d’avoir une équipe suffisamment étoffée pour couvrir l’ensemble des besoins (de la restauration à la nutrition artificielle) dans chaque établissement de soins et ainsi proposer un accès aux soins équitable pour chaque patient. L’objectif principal est de dépister et traiter les patients dénutris, en aucun cas de réaliser des bénéfices.
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Vol 22 - N° S1
P. 126 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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