P117 - Carence en zinc après by pass gastrique : une réalité trop souvent négligée - 04/12/08
A Sallé [1],
G Bécouarn [2],
D Demarsy [1],
G Guilloteau [1],
P Topart [2],
V Rohmer [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – La prévalence de l’obésité et le recours à la chirurgie bariatique augmentent. Les procédures associant malabsorption et restriction telles que le by pass gastrique (BPG) sont de plus en plus fréquentes. Leurs conséquences nutritionnelles sont mieux connues mais peu de données sont disponibles sur le statut en zinc malgré le rôle de ce minéral (réponse immunitaire, système anti-oxydant, appétit). Le risque de carence après BPG semble négligé bien qu’il soit reconnu que les carences en zinc soient plus fréquentes chez l’obèse et au cours des pathologies malabsorptives. L’objectif de cette étude est de suivre le statut nutritionnel et en zinc avant (M0) puis 6, 12 et 24 mois après BPG chez des patients pris en charge de manière standardisée.
Matériel et Méthodes. – Ont été inclus, les patients ayant un IMC à 40 ou à 35 kg/m2 avec des comorbidités (sauf diabète et hypertension artérielle), opérés d’un BPG entre mars 2005 et décembre 2007, et acceptant de participer à l’étude. Tous étaient supplémentés systématiquement en multivitamines et fer après BPG. Le zinc plasmatique était dosé par spectrophotométrie d’absorption atomique (carence définie par un taux plasmatique < à 75 mg/l). Étaient également mesurés la magnésémie, la saturation de la transferrine, la préalbuminémie, le poids et la composition corporelle. La carence martiale était définie par une saturation < 20 %. Les données concernent 88 patients à 6 mois, 67 patients à 12 mois et 23 patients à 24 mois.
Résultats. – À M0 l’IMC moyen était de 46,1 kg/m2 et l’âge moyen de 44,4 ans. À 6 mois, la perte de poids était de 24,4 %, à 12 mois de 31,1 % et à 24 mois de 33,2 % (p < 0,0001) avec persistance de l’obésité (IMC (kg/m2) de 35,4 à 6 mois, de 31,6 à 12 mois et 30,3 à 24 mois). À M0 zinc plasmatique et adiposité étaient corrélées significativement et négativement (R2 = 0,217, p < 0,0001). Cette corrélation disparaissait en post opératoire. Zinc et préalbumine plasmatiques était corrélés positivement à tous les temps en post opératoire (R2 = 0,433, p = 0,04 à M24) mais pas en préopératoire.
Tableau :
Conclusions. – La carence en zinc n’est pas rare en préopératoire. Sa fréquence augmente significativement dès M6 et reste supérieure à M0 à 12 et 24 mois (P < 0,0001). Plusieurs facteurs l’expliquent. Avant BPG, la corrélation entre zinc et tissu adipeux confirme l’augmentation de son stockage dans la graisse. Après BPG, l’observance est moins bonne pour la supplémentation en zinc que pour les autres suppléments. De plus, la corrélation positive entre zinc et préalbumine suggère un rôle de la restriction calorique et de la perte d’appétit auquel s’associe la perte des capacités d’adaptation habituelle (augmentation d’absorption intestinale et mobilisation du zinc stocké dans la graisse). Ces résultats soulignent la nécessité d’adapter nos pratiques en privilégiant notamment la supplémentation en zinc plutôt qu’en magnésium dont les carences sont plus rares.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 22 - N° S1
P. 110 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?