P063 - Surpoids et obésité chez les écoliers tunisiens : étude de la prévalence et des facteurs de risque - 04/12/08
L Essaddam [1],
S Mazigh Mrad [1],
S Gannouni [1],
A Bouaziz [2],
L Ben Hassine [3],
O Bouyahya [1],
I Brini [4],
N Meftah [1],
F Nessib [5],
H Harzallah [1],
B Zouari [6],
A Sammoud [1],
M Abdennebi [7],
S Boukthir [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – La prévalence mondiale de l’obésité est en constante augmentation. Cependant, on ne dispose pas encore de données régionales concernant cette pathologie nouvelle en Afrique.
But. – Déterminer la prévalence de l’obésité et en étudier les facteurs de risque dans un groupe d’écoliers tunisiens âgés de 6 à 12 ans.
Matériel et Méthodes. – Étude descriptive transversale portant sur un échantillon de 1335 écoliers (637 garçons, 698 filles) âgés de 6 à 12 ans (médiane : 9,71 ± 1,5 ans) et vivant dans le Grand Tunis. Les données personnelles telles que l’âge, le sexe, la date de naissance, le niveau d’instruction et la profession des parents ; les données relatives aux habitudes alimentaires telles que la fréquence et la composition des principaux repas et des collations et la consommation des boissons gazeuses et le temps consacré aux activités physiques ont été recueillis par des questionnaires remplis par les parents. Le poids et la taille ont été mesurés et l’indice de masse corporelle (IMC en kg/m2). La prévalence du surpoids et de l’obésité a été déterminée en se basant sur les valeurs idoines admises sur le plan international et les définissant.
Résultats. – La prévalence du surpoids selon l’IOTF et les courbes françaises était respectivement de 19,77 % (16,95 % des garçons et 22,3 % des filles) et 19,8 % (16,3 % des garçons et 23,2 % des filles). La prévalence de l’obésité selon l’IOTF était de 5,77 % (5,9 % des garçons et 5,6 % des filles). En scindant le groupe d’étude en écoliers obèses et non obèses, on ne trouve pas de différence significative concernant le poids de naissance, la durée de l’allaitement maternel, la consommation de boissons gazeuses, le temps consacré aux loisirs et aux activités physiques, le grignotage et sa composition. Les facteurs de risque d’obésité retrouvés étaient le surpoids maternel (28,17 ± 21,71 (vs) 26,4 ± 4,01) (p = 0,029), le niveau d’instruction élevé de la mère et du père : respectivement 26 % vs 17,4 % (p = 0,002) (OR = 1,48 ; IC à 95 % : 1,17-1,89) et 17,3 % vs 11,7 % (p = 0,015) (OR = 1,42 ; IC à 95 % : 1,08-1,88). En comparaison des écoliers non obèses, les écoliers obèses consomment en collation matinale significativement davantage de sorgho (19,7 % vs 11,9 %) (p = 0,042), de tartines beurrées (43,4 % vs 32 %) (p = 0,04), de fruits (43,8 % vs 28,6 %) (p = 0,006) et de pâtisseries (39,7 % vs 28,9 %) (p = 0,049).
Conclusions. – La prévalence globale du surpoids et de l’obésité chez les écoliers tunisiens est respectivement de 19,77 % et 5,77 % (Réf 1). Le choix des aliments en collation matinale est un des facteurs de risque alimentaire responsable du développement de l’obésité chez les écoliers. L’IMC maternel ainsi que le niveau d’instruction parental influent sur les habitudes alimentaires des enfants. Ces résultats doivent être pris en considération afin de mettre en place des stratégies de prévention afin d’enrayer l’augmentation de la prévalence de l’obésité chez les écoliers.
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Vol 22 - N° S1
P. 85 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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