SFP-P120 – Neurologie – Les enfants dyslexiques sont-ils dysexécutifs ? - 26/06/08
Résumé |
Objectifs |
Dans le domaine des troubles d’apprentissage, la dyslexie constitue un véritable enjeu clinique compte tenu de sa fréquence et de ses répercussions scolaires, psycho-affectives ou bien encore familiales. Parmi les troubles neuropsychologiques fréquemment associés à la dyslexie, des arguments en faveur d’un dysfonctionnement exécutif, bien que controversés, ont été rapportés (Reiter & al., 2005 ; Van der Sluis & al., 2004). Compte tenu du rôle essentiel des fonctions exécutives pour l’adaptation environnementale et notamment scolaire, nous avons cherché à tester l’hypothèse d’un trouble de ces processus.
Sujets/matériel et Méthodes |
Les performances de 9 dyslexiques et 16 contrôles d’âge équivalent (10 ans) ont été comparées sur 5 tests exécutifs, à faible composante verbale. Les épreuves évaluaient les principaux processus exécutifs classiquement distingués, à savoir la planification, l’inhibition et la flexibilité mentale. Le potentiel intellectuel (QI) a été pris en compte (analyse de co-variance), afin d’évaluer le caractère spécifique des troubles exécutifs. Enfin, une étude des profils visait à apprécier la diversité ou l’homogénéité des profils cognitifs.
Résultats |
Les résultats montrent un déficit dans l’une des tâches d’inhibition (p <.001) et de flexibilité mentale (p <.05) alors que la planification est préservée. Par ailleurs, un fléchissement du QI est objectivé chez les patients en regard des témoins, qui affecte autant les aspects verbaux (p <.01) que non verbaux (p <.05), mais qui ne suffit pas à rendre compte des troubles exécutifs. Enfin, différents profils dysexécutifs sont identifiés, indépendamment du QI.
Conclusions |
Les données confirment l’hypothèse d’un déficit exécutif dans la dyslexie, spécifique mais possiblement dissocié. Les résultats favorisent par ailleurs l’idée qu’au-delà du fléchissement classique du niveau verbal, le QI non verbal est aussi affaibli, en lien probable avec les difficultés exécutives compte tenu de la proximité de ces deux concepts (Blair, 2006). La spécificité des troubles exécutifs dans la dyslexie justifi eun bilan neuropsychologique systématique afin de ne pas méconnaître leur impact délétère pour la scolarité et proposer des stratégies de remédiation adaptées, en parallèle de la prise en charge orthophonique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 15 - N° 5
P. 979 - juin 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.