We assessed short and mid-term outcome after emergency care for acute anterior instability of the shoulder.

Between October 1990 and May 1996, 233 shoulders (206 anteromedial dislocations, 21 dislocations with spontaneous reduction, and 6 painful shoulders with unknown instability) were treated, mainly orthopedically. The series included 165 men and 68 women, mean age 42 years (range 13-95 years). One hundred fifty-eight practiced sports more or less regularly (73 % of the 216 patients) and a sports accident was involved in 121 cases (52.8 %). Besides the usual lesions secondary to bone displacement, there were 51 fracture-avulsions of the greater tuberosity, 7 major fractures of the anteroinferior border of the glenoid cavity, 2 fractures of the coracoid process, 10 nerve lesions (6 axillary nerve palsies and 4 partial palsies of the brachial plexus) and 10 rotator cuff tears. Orthopedic reduction was performed in the emergency room in all patients with a dislocated shoulder (82 %). Immobilization, elbow to body, was prescribed for 8 to 15 days. Sixteen patients (6.8 %) underwent surgery during the days following reduction, 8 for displaced fracture of the greater tuberosity, 7 for important fracture of the glenoid cavity and 1 for avulsion of the rotator cuff.

Patient files (n = 210) or phone interviews (n = 185) were used to assess outcome. Mean follow-up was 38 months (12 - 72 months). All nerve lesions regressed within a few weeks without sequelae. We had 6 cases of retractile capsulitis and 4 cases of reflex dystrophy that regressed totally in 3 to 6 months. Recurrent dislocation was observed in 52 cases (24.7 % recurrence rate) with 29 occurring within one year (55.8 %). Among the 145 other shoulders, 84 recovered completely (58 %), 52 were occasionally bothersome (36 %), 8 exhibited repeated subdislocation (5.5 %) and one remained pseudoparalytic. Among the factors favoring recurrence, we found patient age (higher risk in younger subjects) and lack of rehabilitation (p < 0.05).

Acute anterior dislocation of the shoulder is frequent, but emergency surgical repair is rarely needed (15 cases in our series, 6.9 %). Mid-term recurrence is not as frequent as is often thought, warranting the choice of first intention orthopedic care. Our findings demonstrated that emergency surgery is not indicated in most cases of anterior shoulder instability, even with the arthroscopic approach, especially since the results of this method remain unclear.

L'objectif de ce travail était d'évaluer les résultats à court et moyen terme du traitement orthopédique de 233 instabilités antérieures aiguës de l'épaule recensées entre octobre 1990 et mai 1996 dans le service des urgences de l'Hôpital Sud de Grenoble. Il s'agissait de 165 hommes et 68 femmes, d'âge moyen de 42 ans (13 à 95 ans). Cent vingt et un d'entre eux ont été victimes d'un accident de sport, qui était la plupart du temps le ski (58 p. 100). D'un point de vue nosologique, nous avons colligé 206 luxations antéro-internes (88,5 p. 100), 21 luxations spontanément réduites (9 p. 100) et 6 épaules douloureuses par épisode d'instabilité méconnu (2,5 p. 100). Après réduction en urgence, toutes les épaules ont été immobilisées coude au corps pour une durée moyenne de 15 jours (0 à 45 jours). Toutes les épaules ont également eu au décours de l'immobilisation une prescription de rééducation que certains n'ont pas suivie. En ce qui concerne les résultats, 52 se sont reluxés (24,7 p. 100) : parmi les patients restants et qui ont pu être recontactés (n = 145), 84 (58 p. 100) se disaient guéris, 52 (36 p. 100) étaient gênés de manière occasionnelle, et 8 (5,5 p. 100) présentaient des subluxations à répétition. Parmi les facteurs qui augmentent le risque de récidive, nous avons retrouvé l'âge [plus le sujet est jeune et plus le risque est important (p = 0,002)] et l'absence de rééducation (p = 0,004).

Au total, les instabilités antérieures aiguës de l'épaule sont des lésions fréquentes et la récidive à moyen terme n'est pas aussi fréquente qu'on veut bien le dire, ce qui justifie pleinement un traitement orthopédique initial. Cette étude confirme qu'il n'y a pas lieu d'opérer en urgence la plupart des instabilités antérieures de l'épaule. Les résultats du traitement arthroscopique des premiers épisodes de luxation n'ont pas encore été parfaitement évalués.