La dénervation de l’articulation interphalangienne proximale est une procédure alternative à l’arthroplastie et à l’arthrodèse en cas d’arthrose avec une mobilité conservée. Les résultats de 30 dénervations de l’articulation interphalangienne proximale chez des patients atteints d’arthrose primitive, post-traumatique ou de polyarthrite rhumatoïde avec mobilité préservée dans un secteur fonctionnel ont été évalués avec un recul moyen de 66 mois. La douleur a diminué de 71 % de la valeur préopératoire de façon corrélée à l’amélioration du score Quick DASH (Rho=0,05), qui a lui même diminué de 47 % de la valeur préopératoire. L’arc de mobilité moyen de l’IPP postopératoire était de 52°. L’arthrose a continué à progresser de 1,1 point et la déviation axiale de l’articulation interphalangienne proximale a progressé de 3,5°. Les patients étaient satisfaits dans 73 % des cas. Des troubles neurologiques transitoires ont été retrouvés dans 20 % des cas et quatre cas non soulagés ont été considérés comme un échec. Une analyse univariée sur 8 facteurs a déterminé les bons facteurs de pronostic. L’importance de la déviation axiale de l’articulation interphalangienne proximale et la polyarthrite rhumatoïde étaient des facteurs de mauvais pronostic. L’arthrose post-traumatique et l’importance des douleurs et de la gêne fonctionnelle préopératoire étaient des facteurs de bon pronostic. Cette étude confirme les bons résultats à long terme de la littérature pour la dénervation de l’articulation. Le type d’abord chirurgical n’a eu aucune influence sur l’efficacité de la chirurgie et il semblait inutile d’utiliser un abord dorsal. Les patients de cette étude avaient des mobilités articulaires postopératoires très proches de l’arc de mobilité fonctionnel de l’articulation, similaire à l’étude de Foucher et pas moins bonne que les résultats de l’arthroplastie prothétique. Nous recommandons la dénervation des articulations interphalangiennes proximales pour les patients atteints d’arthrose avec une mobilité conservée, surtout si la douleur et la gêne fonctionnelle du patient sont importantes et s’il n’y a pas de déviation axiale marqué de l’articulation.