Prescription de buprénorphine haut dosage par des médecins généralistes - 02/03/08
I. FERONI [1 et 2],
A. PARAPONARIS [1, 3 et 4],
S. AUBISSON [3],
AD. BOUHNIK [1 et 3],
A. MASUT [5],
E. RONFLE [6],
C. COUDERT [5],
J.-C. MABRIEZ [6],
et le groupe « Bupré MG 13 »*
Voir les affiliations* Le groupe « Buprénorphine Médecins Généralistes 13 » comprend les docteurs C. Coudert, V. Lapierre et A. Masut (Echelon Local du Service Médical de l’Assurance-Maladie des Bouches-du-Rhône), les Docteurs J.-C. Mabriez et E. Ronflé (Direction Régionale du Service Médical de l’Assurance-Maladie de la région PACA), I. Feroni, J.-P. Moatti, A. Paraponaris, P. Peretti-Wattel (Inserm 379), S. Aubisson, A.-D. Bouhnik, C. Protopopescu et le Docteur Y. Obadia (Observatoire Régional de la Santé de la région PACA). |
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Position du problème : La prescription de la buprénorphine haut dosage comme traitement de substitution de la dépendance aux opiacés a ouvert aux médecins généralistes en 1996 en France la possibilité de traiter les usagers de drogues pour leur addiction avec un support pharmacologique. Cet article identifie les déterminants de la prescription de buprénorphine chez les médecins généralistes libéraux et les facteurs associés aux différences d’engagement dans la prise en charge de patients à l’aide de buprénorphine.
Méthodes : Deux échantillons représentatifs de médecins généralistes prescripteurs de buprénorphine (345 sur une population totale de 876) et de non-prescripteurs (355 sur 1 380) ont été interrogés par téléphone dans les Bouches-du-Rhône en novembre-décembre 2002. Ils ont été obtenus par sondage aléatoire stratifié selon le sexe, l’âge et le volume d’activité (taux de réponse : 65,5 %). Ces données ont été complétées par des données de l’Assurance-Maladie et d’environnement socio-économique de l’Insee.
Résultats : 37,5 % des médecins généralistes ont prescrit au moins une fois de la buprénorphine au cours de la période considérée, mais 26 % des prescripteurs prennent en charge 75 % des patients. Les médecins prescripteurs de buprénorphine sont plus souvent des hommes, âgés de moins de 49 ans, travaillant le plus souvent en secteur 1 et en cabinet de groupe. Ils sont aussi plus souvent membres d’un réseau de soins, plus nombreux que les autres à être formés en toxicomanie et, d’un point de vue individuel, ont dans leur entourage des personnes atteintes d’un cancer, de l’hépatite C, du VIH ou toxicomanes. La précarité socio-économique de la zone dans laquelle les médecins exercent semble tout particulièrement associée à la prescription de buprénorphine.
Conclusions : Les données étudiées montrent la forte concentration de l’offre de soins de substitution à l’aide de buprénorphine. Elles révèlent aussi l’émergence de phénomènes de spécialisation, qui n’étaient pas prévus ou explicitement encouragés par les tutelles, qui coexistent avec des prescriptions plus dispersées réalisées par des médecins en dehors de toute formation ou d’encadrement collégial. Ces constats invitent à interroger la cohérence des dispositifs de soutien à la pratique médicale préconisés par les pouvoirs publics avec les pratiques de terrain.
Backgrounds: Since 1996, prescribing buprenorphine in high dosage as a drug maintenance treatment has been allowing French general practitioners to undertake drug addicts with a pharmacological support. In France, buprenorphine prescriptions seem to spread over general practitioners (buprenorphine was given to 74,300 patients in 2001). This paper assesses the different factors associated with buprenorphine prescription by general practitioners and with the different degrees of general practitioners’ commitment in actually caring drug addicts with the help of buprenorphine.
Methods: Two representative samples of private general practitioners, either prescribing buprenorphine (345 over a population of 876) or not prescribing (355 over a population of 1380) have been questioned through a phone interview in the department of South-Eastern France in November and December 2002. Samples have been constituted with the help of a random stratified survey according to sex, age and volume of services (acceptance rate : 65.5%). Survey data have been completed with general practitioners’ activity data from Health Insurance and local socioeconomic data from Insee.
Results: 37.5% of general practitioners have at least once prescribed buprenorphine during the considered period, but only 26% of the prescribers treated 75% of patients. Prescribers are most often men, younger than 49 years, working in the fixed fees sector and having group practice. They are also most often members of a health care network, trained for drug maintenance treatments and, from an individual point of view, have relatives suffering cancer, or having HIV, or hepatitis C, or who are drug addicts. Low socioeconomic status of the area where GPs exert seems to be particularly associated with general practitioners’ prescription of buprenorphine.
Conclusion: Data handled in this paper show that supply of substitutive treatments is concentrated among a reduced number of general practitioners and in particularly deprived geographic areas. Workload in deprived areas combined to great professional commitment in maintenance treatment reveals unexpected and unwanted specialisation behaviours by general practitioners, as well as more isolated behaviours by general practitioners who do not ask for particular training program or help by colleagues. These results question the consistency of the general framework of support to general practitioners proposed by health authorities with general practitioners actual practice and needs.
Mots clés :
Buprénorphine Haut Dosage
,
Médecins généralistes
,
Prescription
,
Concentration
Keywords: Buprenorphine in High Dosage , General practitioners , Prescription , Concentration
Plan
* Le groupe « Buprénorphine Médecins Généralistes 13 » comprend les docteurs C. Coudert, V. Lapierre et A. Masut (Echelon Local du Service Médical de l’Assurance-Maladie des Bouches-du-Rhône), les Docteurs J.-C. Mabriez et E. Ronflé (Direction Régionale du Service Médical de l’Assurance-Maladie de la région PACA), I. Feroni, J.-P. Moatti, A. Paraponaris, P. Peretti-Wattel (Inserm 379), S. Aubisson, A.-D. Bouhnik, C. Protopopescu et le Docteur Y. Obadia (Observatoire Régional de la Santé de la région PACA). |
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Vol 52 - N° 6
P. 511-522 - décembre 2004 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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