C8-7 - Épidémie de malaises à l'Hôpital de l'Archet2 (CHU Nice) en novembre 2000 : investigation épidémiologique - 02/03/08
C. PRADIER [1],
E. MARINE-BARJOAN [1],
L. BENTZ [1],
S. TEMPESTA [1],
B. DUNAIS [1],
C. SENESI [1],
N. ORAN [1],
C. GISBERT [1],
E.-H. BENMANSOUR [2],
J.-J. ROMATET [2]
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Objectif : Entre le 26/10 et le 26/11/2000, 644 agents de l'Hôpital de l'Archet 2 ont déclaré des malaises attribués à des émanations de produits chimiques. L'investigation épidémiologique a eu pour but de tester différentes hypothèses quant à sa (ses) causes : gaz toxique, qualité et/ou conditionnement de l'air, phénomène d'autosuggestion collective.
Méthode : Les incidents signalés de façon volontaire entre 1998 et 2000 avaient été recensés. Lors de l'épidémie, on a mis en place parallèlement une enquête descriptive avec recueil exhaustif des cas et des symptômes entre le 26/10 et le 26/11/2000 et une enquête cas-témoins. Les taux d'attaque ont été calculés selon les différentes caractéristiques de la population. Les cas de l'enquête cas-témoin présentaient l'association d'au moins 1 symptôme neurologique avec au moins 1 trouble irritatif des voies aériennes supérieures. Les témoins incluaient les agents travaillant dans le bâtiment pendant la même période que les cas, et ne présentant pas de symptômes. Des prélèvements environnementaux ont été réalisés à la recherche de produits chimiques.
Résultats : Parmi les 644 agents ayant déclaré des malaises, 76 % ont présenté à la fois des symptômes irritatifs et neurologiques (céphalée, sensation d'ébriété, faiblesse musculaire, paresthésies, picotements des yeux et de la gorge…). L'étude des taux d'attaque par étage, service, grade n'a pas mis pas en évidence de distribution des cas compatible avec une source unique de produits toxiques. L'analyse de la distribution annuelle des déclarations d'incident depuis 1998 montrait un pic de fréquence plus élevé en automne. Il existait une similitude entre les symptômes présentés dans le passé et l'épisode actuel. L'enquête cas-témoins a porté sur 56 cas et 65 témoins. L'analyse statistique a révélé que les antécédents d'allergie (OR 2,44, IC95 % 1,01-5,91) et l'absence de congés dans les 3 derniers mois (OR 2.87 ; IC95 % 1,05-7,84) étaient significativement plus élevés chez les cas que chez les témoins (p < 0,05). L'analyse des itinéraires a montré que le risque de présenter des symptômes était d'autant plus élevé que les agents s'étaient peu déplacés et/ou qu'ils avaient travaillé dans un service confiné (p = 0,02). Toutes les données métrologiques se sont révélées non significatives.
Conclusions : Ces résultats plaident pour la recrudescence d'un phénomène ancien, lié à des dysfonctionnements dans le conditionnement et la distribution de l'air dans le bâtiment. Après l'enquête, les analyses réalisées sur le système de ventilation ont montré des centrales d'extraction de l'air fonctionnant en sous régime, une température ambiante anormalement élevée ainsi qu'une hygrométrie trop basse et une distribution inadéquate de l'air dans certaines zones. L'ampleur du phénomène observé en novembre peut être expliquée par un phénomène psychogénique collectif lié à l'antériorité du phénomène.
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Vol 50 - N° SUP 4
P. -1--1 - octobre 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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