Les horaires atypiques au travail sont générateurs de troubles multiples et complexes de santé et nécessitent donc une approche attentive et combinée de l’équipe de santé au travail.

Comment protéger les salariés des nombreux méfaits potentiels, physiques et psychologiques, du travail de nuit ?

De quelle manière le salarié peut-il concilier sa vie professionnelle et privée tout en préservant sa santé et sa qualité de vie ?

Comment conjuguer une désynchronisation des rythmes biologiques imposée par des rythmes hors normes avec un état de bien être quotidien et pérenne ?

Des pratiques innovantes, plus pertinentes en matière de prise de conscience des risques pour la santé des travailleurs de nuit, doivent se substituer aux modalités traditionnelles de surveillance médicale, dictées en partie par une réglementation difficilement applicable telle quelle sur le terrain.

Dans cet esprit et tout en accompagnant l’employeur dans ses obligations de prévention de la pénibilité (articleL. 4121-1 du Code du travail), un dispositif collectif de sensibilisation et de surveillance médicale est introduit dans plusieurs établissements de santé par l’équipe de santé au travail. Ce dispositif est complémenté par la connaissance des conditions du travail réel en nuit, au travers d’analyses des situations de travail effectuées par l’ergonome et le technicien en prévention des risques professionnels.

Une information de l’entreprise sur la réalité des risques des horaires atypiques est relayée en CHSCT. L’employeur doit être sensibilisé aux problématiques de santé et sécurité de ses salariés (qui peuvent avoir un impact réel sur la prise en charge des patients). C’est la condition requise pour accéder aux préconisations d’amélioration des conditions de travail de l’ergonome et du médecin du travail (notamment sur les aspects organisationnels du travail de nuit).

L’approche de la dimension collective favorise des échanges constructifs avec et entre les salariés (sur le travail, sur les rythmes physiologiques, et sur les bonnes pratiques d’hygiène de vie). L’approche individuelle, loin d’être mise à l’écart, est ciblée par le médecin du travail. Les aptitudes sont évaluées, une fois les conseils prodigués, sur les résultats de questionnaires scientifiquement validés.

L’objectif principal est la prise de conscience par tous les acteurs de la pénibilité et des limites du travail de nuit. Le salarié doit accepter et avoir la connaissance des contraintes induites, l’employeur doit tenir compte des préconisations d’amélioration des conditions de travail (techniques, organisationnelles et humaines) et enfin, une meilleure approche préventive doit être mise en place et régulièrement évaluée par l’équipe de santé au travail.