Efficacité et tolérance du mycophénolate mofétil dans les atteintes pulmonaires du syndrome des antisynthétases - 26/05/16
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Résumé |
Introduction |
Le syndrome des anticorps anti-synthétases est une maladie auto-immune dont les atteintes pulmonaires font la sévérité. La corticothérapie constitue le traitement de première intention mais l’association à un immunosuppresseur reste la règle en raison de la corticodépendance et du risque de rechute. L’efficacité du mycophénolate dans cette situation a été peu étudiée. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’efficacité et la tolérance du mycophénolate mofétil dans l’atteinte pulmonaire du syndrome des anti-synthétases.
Patients et méthodes |
Il s’agissait d’une étude monocentrique rétrospective menée entre 2007 et 2015. Les critères d’inclusion étaient : un syndrome des anti-synthétases avec un anticorps anti-ARNt synthétase positif, une atteinte pulmonaire avec une preuve scanographique et une altération des résultats des épreuves fonctionnelles respiratoires. Enfin les patients devaient avoir reçu un traitement par mycophénolate mofétil pendant au moins 6 mois, qui était toujours associé à une corticothérapie. La décroissance de la corticothérapie était à l’appréciation des médecins responsables. Le critère principal de jugement était l’amélioration de la DLCO entre 12 et 24 après le début du traitement par mycophénolate. Les critères secondaires étaient l’amélioration du VEMS, de la capacité pulmonaire totale et de capacité vitale forcée. Ces paramètres étaient également comparés entre la fin du traitement par le mycophénolate mofétil et ceux de début de traitement.
Résultats |
Treize patients ont été inclus dont 12 femmes d’âge médian de 45ans (22–68) au moment du diagnostic. Sept patients (54 %) avaient un anticorps anti-JO1, 4 patients (30 %) un anti-PL12 et 2 patients (16 %) un anti-PL7. Additionnellement, 9 patients (69 %) avaient un anti-SSA et/ou un anti-RO52. Douze patients (92 %) avaient un pattern radiologique de type pneumopathie interstitielle non spécifique et un (8 %) un pattern de pneumopathie interstitielle commune. Huit patients (61 %) avaient une atteinte articulaire, 8 (61 %) un syndrome de Raynaud, 5 (38 %) une atteinte oesophagienne et 4 (31 %) une atteinte musculaire associée. Le mycophénolate mofétil était donné en deuxième ligne de traitement (c’est-à-dire après les corticoïdes) chez 3 patients (23 %), en troisième ligne chez 6 patients (46 %) et après la troisième ligne chez 4 patients (31 %). La durée médiane du traitement par le mycophénolate mofétil était de 41 mois (8–97). La DLCO (pourcentage de la théorique) passait d’une médiane de 37 % à l’instauration du traitement à 50 % après 12 à 24 mois de traitement par le mycophénolate mofétil (p=0,0313 n=7). De même, la capacité vitale forcée passait de 64 à 68 % (p=0,02 n=9). La capacité pulmonaire totale et le VEMS avaient tendance à s’améliorer sans que cela soit significatif. La comparaison entre la DLCO initiale et de fin de traitement était également en faveur d’une amélioration (p=0,03). Le traitement par le mycophénolate mofétil était arrêté chez 5 patients : chez 2 patients (16 %) pour rechute ou aggravation (1 musculaire et 1 pulmonaire), chez 1 patient (8 %) pour effet indésirable (infection grave), chez 1 pour un projet de grossesse et 1 arrêt spontané par le patient.
Conclusion |
Ces données rétrospectives sont en faveur d’une probable efficacité du mycophénolate mofétil dans l’atteinte pulmonaire du syndrome des anti-synthétases, jugée sur la DCLO. Le traitement était globalement bien toléré. L’effet bénéfique semble se maintenir sur le long-terme. Ces données devraient être au mieux confirmées par une étude randomisée comparative, rendue difficile par la rareté de la pathologie et l’évolution lente de la maladie.
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Vol 37 - N° S1
P. A73-A74 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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