Évaluer si l’expertise des premiers intervenants extra-hospitaliers (les médecins généralistes) est suffisante dans le domaine des ulcères de jambe.

Enquête transversale auprès de 179 généralistes d’Île-de-France soit maîtres de stage de Paris VI soit médecins du 14^e arrondissement de Paris, évaluant l’application des recommandations de la HAS de 2006 sur les ulcères de jambe.

Soixante et onze maîtres de stage et 29 médecins du 14^e représentaient les 100 premiers généralistes ayant fourni des réponses exploitables (65 %). Ils n’avaient connaissance des recommandations que dans 40 % des cas sans différence significative entre maîtres de stage et médecins du 14^e. Neuf médecins sur 10 examinaient moins de 10 patients/an avec ulcère. L’examen était conduit selon les recommandations et, dans les deux tiers des cas, un échodoppler veineux était prescrit. L’index de pression systolique (IPS) indispensable pour identifier une artériopathie associée n’était mesuré que chez 10 % des patients. Conformément aux recommandations, la compression figurait au premier plan (73 %) loin devant les pansements (37 %) comme traitement de base mais la compression proposée n’était conforme que dans un tiers des cas. Malgré des critères d’évolution défavorable de l’ulcère (caractéristiques et durée d’évolution), le recours à un avis spécialisé était rare (seuls 2 médecins sur 3 adressaient leur patient en cas d’artériopathie associée).

Sans toujours connaître les détails des recommandations, les généralistes les appliquent souvent mais l’IPS doit être mesuré, la compression mieux utilisée et l’artériopathie mieux diagnostiquée et traitée. Une expertise hospitalière est souhaitable afin d’améliorer la prise en charge des ulcères.

Determine whether general practitioners have sufficient expertise in the field of leg ulcers.

A cross-sectional survey was conducted among 179 general practitioners working in the region Île-de-France to evaluate the implementation of leg ulcer guidelines issued by the Superior Health Authority (HAS) in 2006. Participating physicians were either internship supervisors or practitioners in Paris’ 14th district.

The first hundred usable answers (response rate 65 %) came from 71 internship supervisors and 29 practitioners of Paris’ 14th district. Only 40 % of the physicians were aware of the guidelines, with no significant difference noted between the two groups. 9/10 practitioners examined less than 10 patients with leg ulcers per year. Physical examinations were done according to the guidelines and a venous Doppler was prescribed in two thirds of the cases. The ankle-brachial pressure index (ABPI) essential to diagnose lower limb arteriopathy was measured for only 10 % of the patients. In accordance with the guidelines, compression was by far (73 %) considered as the main treatment as compared to dressing (37 %), but compression therapy was well prescribed in only one-third of the cases. Despite poor prognosis criteria (characteristic and time course), referral for a specialized opinion was rare.

Even if they were not always aware of the detailed guidelines, the practitioners applied the main recommendations. Nevertheless, practices could be improved by measuring the ABPI, searching for a diagnosis of arteriopathy, and better prescription of compression therapy. General practitioners should refer patients with leg ulcers to a specialized hospital unit.