Évaluer l'intérêt d'une consultation de tabacologie systématique proposée à des patients diabétiques fumeurs hospitalisés.

Tous les patients diabétiques fumeurs hospitalisés dans l'unité de diabétologie de l'Hôpital européen Georges Pompidou entre février 2003 et février 2004 se sont vus proposer systématiquement une consultation avec un médecin tabacologue. Un suivi à 3, 6 et 9 mois était prévu.

Parmi les 306 patients hospitalisés, 38 étaient fumeurs (12,4 %). La prédominance masculine était plus marquée dans le groupe des fumeurs. Les patients diabétiques fumeurs étaient plus jeunes que les non-fumeurs. S'ils présentaient moins souvent des complications microangiopathiques que les non-fumeurs, on ne trouvait pas de différence significative quant à la fréquence des complications macroangiopathiques. Le niveau de dépendance physique au tabagisme était moyen ou élevé chez 60 % des patients fumeurs. Si tous les patients fumeurs ont accepté la consultation auprès du médecin tabacologue, moins de la moitié a accepté l'institution d'un traitement pharmacologique d'aide au sevrage tabagique et seuls 15 % sont revenus à 6 mois. Au total un seul patient avait arrêté de fumer à 6 mois.

Cette étude met en évidence les difficultés d'une intervention systématique d'aide au sevrage tabagique auprès de patients diabétiques fumeurs hospitalisés. Les diabétiques fumeurs correspondent sans doute à une population spécifique pour laquelle les barrières à l'arrêt du tabac mériteraient d'être explorées.

To assess the value of systematic smoking cessation consultations for diabetic smokers admitted to hospital.

All diabetic smokers admitted to the Diabetes Department of Georges Pompidou European Hospital between February 2003 and February 2004 were systematically offered a consultation with a physician specialised in tobacco cessation. Follow-up visits at three, six and nine months were planned.

Of the 306 diabetic patients admitted, 38 (12.4%) were smokers. There were more men than women in the group of smo-kers and the diabetic smokers were younger than the non-smokers. The smokers had fewer micro-angiopathic complications than the non-smokers, but there was no difference in the frequency of macro-angiopathic complications. The level of nicotine physical dependence was moderate or high for 60% of the smokers. Although all the smokers agreed to the consultation, less than half agreed to drug-based treatments to help them to give up smoking and only 15% returned for the six-month visit. Only one patient had stopped smo-king at the six-month visit.

This study demonstrates the difficulties in systematic interventions to help diabetic patients to stop smoking. Diabetic smokers probably constitute a specific population for which the barriers to giving up smoking should be explored.