Pratiques sportives et consommation d’alcool, tabac, cannabis et autres drogues illicites - 16/02/08
Pratiques sportives et consommation d’alcool, tabac, cannabis et autres drogues illicites. Analyse réalisée à partir des données de l’enquête ESPAD 99 |
Peu d’études ont étudié la relation entre la consommation de substances psychoactives et la pratique sportive des jeunes (garçons comme filles) de la population générale. En effet, le sport est souvent préconisé comme action de prévention et considéré comme une alternative à une dépendance ou une consommation excessive d’alcool, de tabac ou d’autres drogues. On propose donc, à partir des données de l’enquête ESPAD 99, d’analyser ce lien parmi les élèves de 16 à 18 ans.
Les garçons sont non seulement plus nombreux à avoir une activité sportive en dehors des heures obligatoires d’EPS (71,5 % vs 49,5 %), ils sont aussi 4 fois plus nombreux que les filles (14 % vs 3,5 %) à pratiquer du sport plus de 8 heures par semaine hors milieu scolaire. Deux tiers des garçons et un tiers des filles ont déjà participé à des compétitions, le plus souvent à un niveau local, départemental ou régional ; une minorité (26 % des garçons et 20 % des filles) ont déjà participé à des compétitions nationales ou internationales. La pratique sportive diminue avec l’âge chez les filles (mais pas chez les garçons) ; les élèves de l’enseignement général sont plus nombreux à faire du sport que ceux de l’enseignement professionnel ; plus le niveau d’études du père s’élève, plus la proportion de pratiquants sportifs est élevée. La pratique sportive modérée (1-8 heures par semaine) est un facteur de protection pour la consommation régulière de tabac (odds ratio (OR) = 0,54 chez les garçons et OR = 0,60 chez les filles) et pour la consommation régulière de cannabis chez les garçons (OR = 0,64). La pratique sportive intense (> 8 heures par semaine) est un facteur de risque pour la consommation de drogues illicites autres que le cannabis (OR = 2,74) et de somnifères/anxiolytiques (OR = 1,82) chez les filles uniquement. Mais, plus que la durée de pratique sportive, c’est le niveau de compétition qui constitue le principal facteur de risque de consommation régulière, parmi les garçons comme parmi les filles.
Les implications pratiques sont au nombre de trois : nuancer le discours sur les effets bénéfiques du sport, améliorer les compétences des associations sportives à percevoir les risques et éviter les dérives d’une pratique de compétition.
Sporting activities and psychoactive substance use. Data abstracted from the French part of the European School Survey on Alcohol and other Drugs (ESPAD 99) |
Few studies have analyzed in the general population psychoactive substance use among athletes, especially among females. In fact, sporting activity is often promoted in prevention actions, as an alternative to addiction or alcohol, tobacco or other substance misuse. So, we propose an analysis of the ESPAD 1999 sample among students (16-18 years old), focused on the relationship between sporting activities and substance use.
Boys play sport more frequently than girls (71.5% versus 49.5%) and report 8 hours and more a week 4 more times than girls (14% versus 3.5%). Sixty-eight percent of boys and 36% of girls have already participated in sport competitions, more often at a local, departmental or regional level; a minority of them (26% of boys and 20% of girls) have already participated in sport competitions at a national or international level. Sporting activity is decreasing with age among girls, students from general lycée play sport more frequently than others do (vocational lycée); the higher the father’s education level, the more frequently the students play sport. Moderate sporting activity (1-8 hours a week) is a protective factor against regular smoking (OR=0.54 in boys and OR=0.60 in girls) and against regular cannabis use among boys (OR=0.64). Intensive sporting activity (> 8 hours a week) is a risk factor for illicit drugs (except cannabis) use (OR=2.74) and sleeping drugs/tranquillizers (OR=1.82) only among girls. Competition level is the most important risk factor for substance misuse as well in boys (except sleeping drugs/tranquillizers) as in girls.
Practical implications are: adjusting health policy concerning the beneficial effects of sporting activity, raising sports associations abilities and avoiding doping and addiction in high-level sporting activities.
Mots clés : Adolescence , Alcool , Tabac , Cannabis , Substances psychoactives , Sport , Compétition , ESPAD
Keywords:
Adolescence
,
Alcohol
,
Tobacco
,
Cannabis
,
Psychoactive substance
,
Sport
,
Competition
,
ESPAD
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Vol 154 - N° HS1
P. 25-34 - juin 2003 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.