Neurofeedback dans le trouble déficit de l’attention avec hyperactivité : de l’efficacité à la spécificité de l’effet neurophysiologique - 08/04/11
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Résumé |
Les recommandations pour le trouble déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) préconisent une prise en charge combinée associant traitement pharmacologique par méthylphénidate, thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et guidance parentale. Bien que le méthylphénidate reste le médicament le plus efficace, le taux de réponses partielles reste relativement important et il existe encore des réticences à l’encontre de ce traitement pharmacologique. Il est donc intéressant d’envisager de nouvelles thérapeutiques non pharmacologiques fondées, comme la TCC, sur les capacités d’apprentissage personnelles de l’enfant à réguler son comportement. Le neurofeedback est intéressant dans la mesure où il permettrait à l’enfant de contrôler certains paramètres de son activité cérébrale afin d’améliorer la régulation de son comportement dans la vie de tous les jours. Les premières études sur le neurofeedback dans le TDAH datent de près de 30 ans. Deux protocoles de neurofeedback ont été créés en fonction des anomalies EEG présents dans le TDAH. Dans le premier, il est proposé la modulation d’un rythme EEG : soit l’augmentation du rythme bêta, soit la diminution du rythme thêta. Dans le deuxième, il s’agit de l’augmentation d’un potentiel évoqué lent, ou SCP pour slow cortical potential. Dans ces deux protocoles, un feedback ludique de l’activité EEG est donné à l’enfant en temps réel et un renforcement positif est assuré quand il modifie le paramètre EEG dans le sens désiré. Les preuves d’efficacité du neurofeedback restent controversées. Mais contrairement à d’autres troubles mentaux, de nombreuses études ont analysé l’effet du neurofeedback sur les symptômes du TDAH. Nous proposons donc d’analyser ces données de la littérature et, en particulier, les études récentes. Une méta-analyse et des études contrôlées randomisées semblent confirmer l’efficacité et permettent d’envisager la place possible du neurofeedback dans des prises en charge combinées du TDAH. Mais la spécificité d’action cérébrale de ce traitement, censé permettre l’autorégulation du comportement de l’enfant par la régulation de son activité cérébrale, reste problématique. Nous proposons donc des pistes à la fois méthodologiques et neurophysiologiques pour des recherches futures sur cette thérapeutique impliquant le sujet et l’électrophysiologie en psychiatrie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Clinical guidelines for attention deficit/hyperactivity disorder (ADHD) recommend a multimodal treatment encompassing pharmacological medication with methylphenidate, cognitive-behavioral therapy (CBT) and family treatments. Methylphenidate is the most effective treatment, though the relatively high rate of partial responders, and the possible parental reluctance against the pharmacological treatment. Thus, it is interesting to consider new non-pharmacological therapies based, such as CBT, on the learning capacity of children to self-regulate their behavior. Neurofeedback is interesting insofar as it would allow children to acquire self-control over certain brain activity patterns to improve the regulation of their behavior in daily-life situation. Early studies on neurofeedback in ADHD are nearly 30 years old. Two training protocols were created, based on EEG abnormalities in ADHD. First training allows the modulation of EEG frequency bands: increased activity in the beta band, or decreased activity in the theta rhythm. The second allows an increase in a slow cortical potential. In both protocols, feedback of the brain activity patterns is given to children in real time as a kind of computer game, and changes that are made in the desired direction are rewarded, i.e., positively reinforced. The evidence-based level of the neurofeedback is still unclear. But, unlike other mental disorders, many studies have investigated the effect of this treatment on symptoms of ADHD. Thus, we propose to analyze the data of literature and especially recent studies. A meta-analysis and randomized controlled studies seem to confirm the efficacy and the possible place of neurofeedback in the multimodal treatment strategies of ADHD. But, if this treatment supposes to allow self-regulation of children behavior by learning the control of EEG activity, the specific mechanisms of action on brain activity remains problematic. Thus, we propose to identify methodological and neurophysiological areas for future research on this therapy involving the subject and electrophysiology in psychiatry.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Trouble déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), Électroencéphalogramme (EEG), Neurofeedback, Autorégulation, Efficacité, Spécificité, Électrophysiologie
Keywords : Attention-deficit/hyperactivity disorder (ADHD), Electroencephalogram (EEG), Neurofeedback, Self-regulation, Efficacy, Specificity, Electrophysiology
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Vol 169 - N° 3
P. 200-208 - avril 2011 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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