CO.27 - La stimulation tibiale postérieure (STP) par TENS peut améliorer la continence des patients présentant une rupture sphinctérienne - 02/04/09
M Queralto [1],
G Portier [2],
G Bonnaud [1],
JP Chotard [1],
M Nadrigny [1],
P Cabarrot [1],
I Roque [1],
F Lazorthes [2],
L Abramowitz [3]
Voir les affiliationsIntroduction : Plusieurs options chirurgicales peuvent être proposées chez les patients présentant une incontinence anale (IA) et une rupture sphinctérienne. La sphinctéroplastie est la plus largement pratiquée, mais sa morbidité est significative et à moyen terme son efficacité est réduite. Conaghan et Farouk ont observé de bons résultats de la neuromodulation sacrée (NMS) pour des patientes présentant une rupture du sphincter externe [1 ]. Récemment nous avons rapporté l’utilisation de la STP par TENS dans le traitement de l’incontinence anale idiopathique [2 ]. Cette étude a été conçue pour déterminer si les indications STP par TENS pouvaient être étendues aux patients présentant une incontinence anale et une lésion sphinctérienne.
Patients et Méthodes : De juillet 2004 à septembre 2007 nous avons proposé ce traitement aux patients qui consultaient pour IA en rapport avec une rupture sphinctérienne et qui relevait d’une réparation sphinctérienne. Nous avons informé les patients qu’il s’agissait d’un traitement en évaluation et que à tout moment, ils pouvaient opter pour la solution chirurgicale préalablement prévue. L’évaluation pré-thérapeutique incluait un examen médical détaillé un examen des cahiers de selles, une échographie endo-anale, une manométrie ano-rectale. Le score de Wexner et la version française de la qualité de vie de l’incontinence fécale ont été employés pour mesurer la sévérité de l’incontinence avant, et après traitement. En fin de traitement les patients représentaient leur satisfaction vis-à-vis de ce traitement sur une échelle analogique de 10 cm (EVA).
Une unité TENS (Schwa-medico) délivrait un courant de 200-µs, 10-Hz tous les jours pendant 4 semaines au domicile des patients. Les patients étaient revus à 1 mois, 3 mois 6 mois puis tous les ans.
Résultats : Nous avons ainsi traité par STP 21 patients (19 femmes) d’âge médian de 57,4 ans (48 - 71). Tous les patients avaient un défect du sphincter externe mesuré entre 40° et 110°. 7 avaient un défect associé du sphincter interne mesuré entre 140° et 180°. L’étiologie de l’incontinence était 16 fois obstétricale et 3 fois traumatique (fistule), 2 fois traumatique et obstétricale (hémorroïdectomie, viol). 12 des 21 patients traitées par STP ont rapporté une diminution des épisodes d’incontinence et une amélioration de qualité de la vie, l’EVA médian était de 6,5 (4 - 9). Les 12 patients qui ont répondu à la STP (amélioration du Wexner d’au moins 30 % et ou diminution du nombre d’accident d’IA de 50 %) ont préféré poursuivre le traitement (quotidiennement pendant 3 mois puis 5 jours par semaines) que de subir une réparation sphinctérienne et ce sur un recul médian de 21 mois (15 - 34).
Conclusion : Notre étude suggère que dans cette indication, la STP par TENS doit probablement être essayée avant la NMS.
Remerciements, financements, autres : Remerciements au Dr Laurent Abramowitz (GREP).
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Vol 33 - N° HS1
P. 14 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.