Ampicilline/sulbactam : un antibiotique oublié à la conquête de nouvelles résistances ! - 29/05/18
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Résumé |
Introduction |
L’utilisation excessive d’antibiotiques a contribué à l’émergence de résistances. Nous présentons l’impact de l’efficacité d’un antibiotique ancien sur Acinetobacter Baumanii Résistant à l’Imipénème (ABRI) sur 3 patients hébergeant des ABRI dans notre hôpital.
Matériels et méthodes |
Un patient de 55 ans, 108kg, avec antécédent de cancer bronchique, est hospitalisé en octobre en réanimation, pour insuffisance rénale aiguë apparue sur pancréatite aiguë compliquée. A J33, un ABRI est retrouvé sur son picc-line suite à un portage dans un hôpital proche. Un 2ème patient de 47 ans, 79kg, toxicomane et présentant une BPCO, est hospitalisé en réanimation pour pneumopathie en novembre. A J18, un ABRI est retrouvé dans le lavage bronchoalvéolaire. Un 3e patient de 62 ans, 93kg, avec un DNID et des troubles cognitifs suite à un AVC en 2013, est hospitalisé fin novembre en urologie pour une cystoprostatectomie totale. A J7, un ECBU est positif à ABRI, contracté en réanimation postopératoire.
Résultats |
Chez le 1er patient, l’ABRI (tigécycline-R) est retrouvé colimycine-S avec une CMI à 0,5mg/L. A J47, en raison de son syndrome inflammatoire (GB à 16,33 G/L et CRP à 367,6mg/L) et l’ABRI ayant colonisé plusieurs sites ; est instaurée une antibiothérapie IV ampicilline/sulbactam avec des CMI respectives de 12mg/L et 4mg/L, à une posologie inhabituelle de 2g toutes les 4h sur 24h adaptée à sa fonction rénale, après avis du CNR d’une autre région. À J115, au vu de l’évolution favorable avec baisse du syndrome inflammatoire (normalisation des GB à 9 G/L et CRP de 121mg/L) et des résultats bactériologiques revenus négatifs sur 2 sites, l’antibiothérapie est poursuivie. Chez le 2e patient, à J18, une antibiothérapie par colimycine inhalée est débutée. A J21, face au maintien du syndrome inflammatoire (GB à 23,1 G/L et CRP à 351mg/L), une antibiothérapie ampicilline/sulbactam à dose élevée (3g×4/j) est initiée. À J27, malgré une amélioration sur le plan infectieux (GB à 15 G/L et CRP à 171mg/L), il décède par défaillance multiviscérale. Le 3e patient à J7 est traité par ampicilline/sulbactam à dose élevée de 3g×4/j. À J10, une évolution clinicobiologique de son état est notée : apyrexie, diminution des écoulements de la cicatrice, CRP de 22mg/L et GB normalisés à 8,5 G/L. A J12, il quitte le service pour un SSR avec poursuite de l’antibiothérapie IV pendant 7j.
Conclusion |
De nombreux articles ont décrit le traitement contre les ABRI par ampicilline/sulbactam à dose élevée, soit jusqu’à 6 fois supérieure à la dose conventionnelle, en l’absence d’alternatives thérapeutiques et après calcul de la CMI. Étant donnée l’amélioration du syndrome inflammatoire (CRP et GB diminués) chez nos 3 patients, cet antibiotique ancien jamais utilisé dans la région (source CCLIN Paris Nord) depuis des années, préserve une activité sur ABRI.
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Vol 48 - N° 4S
P. S48-S49 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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