Gestion et enjeux d’une épidémie à Entérocoque résistant à la vancomycine (ERV) dans un centre universitaire - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
La prévalence des ERV augmente. Le nombre croissant des situations épidémiques pose un problème de santé publique. L’objectif de ce travail a été de décrire les mesures de contrôle et l’évolution d’une épidémie ERV dans un hôpital universitaire.
Matériels et méthodes |
Étude transversale descriptive, du 05/10/2016 au 31/01/2017, sur la gestion d’une épidémie d’ERV impliquant 6 services d’un centre de 525 lits.
Résultats |
À partir d’un cas-index présentant une bactériémie à ERV, 35 cas de colonisation rectale, avec deux infections invasives, ont été diagnostiqués. Parmi les 35 patients (pts), 29 ont contractés l’ERV dans notre centre. Six autres avaient déjà un portage ERV à l’admission (3 pts dialysés à l’étranger, 1 greffé à l’étranger et 2 en transfert d’autres centres). Vingt-deux pts (63 %) étaient suivis en hémodialyse, dont 18 sur notre centre. Parmi eux 17/18 ont été contaminés en hospitalisation et 1/18 en dialyse, avec un délai médian (min–max) de 14,5j (1–84) entre le dépistage et le contact. Deux parmi les 35 pts avaient une dialyse péritonéale et 11/35 n’étaient pas dialysés. Une cohorte initiale de 17 pts a été décrite le premier mois. Deux épisodes de rebond (9, puis 3 cas) ont été constatés, justifiant une réorganisation de la prise en charge. La stratégie adoptée a été de : (1) organiser une cellule de crise avec la direction, l’EOH, la bactériologie, le PM et PNM des services, en contact étroit avec le réfèrent antibiotique, en communication avec l’ARS ; (2) créer 3 zones d’hospitalisation définies – porteurs, contact et faible risque – et un secteur isolé de dialyse externe, avec personnel dédié ; (3) réaliser un dépistage par écouvillon rectal des contacts (n=1391 tests) initialement par une technique PCR rendant le résultat en 1h, avec signalement informatisé, puis par une technique de culture avec enrichissement, mise au point localement, qui s’est montrée plus sensible ; (4) organiser des formations et accompagner étroitement le personnel médical et paramédical impliqué dans la prise en charge ; (5) sensibiliser les malades et leur entourage concernant les mesures d’isolement. Onze parmi les 35 pts (31 %) sont décédés dans un délai de 5 mois (3–6) par rapport au dépistage. Une négativation du portage a été constatée chez 16 patients, dont 4 ont bénéficié d’une transplantation de microbiote digestif, dans un médian de 44j (5–160).
Conclusion |
La gestion multidisciplinaire contrôlée a montré l’échec partiel initial des certaines mesures mises en oeuvre et leur correction. Cette épidémie a entraîné des coûts directs et une perte d’activité importante, mais a permis le développement des nouvelles techniques, tant en termes de dépistage microbiologique, que de décontamination.
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Vol 48 - N° 4S
P. S46 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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