Caractéristiques des patients porteurs de Bactérie hautement résistante (BHR) à l’échelle d’un territoire alliant zones urbaines et semi-rurales - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Les principales mesures de lutte contre la dissémination des BHR en France reposent sur le dépistage systématique des patients hospitalisés dans l’année à l’étranger, sur la traçabilité des patients déjà connus porteurs de BHR et sur les précautions contacts. Cependant peu de données existent sur les caractéristiques et les circonstances de l’identification de patients porteurs de BHR dans les hôpitaux généraux situés en grande couronne en Ile-de-France.
Matériels et méthodes |
Analyse rétrospective des caractéristiques des patients identifiés porteur de BHR (Entérobactéries productrices de Carbapénémase [EPC] ou Entérocoques Résistant à la Vancomycine [ERV]) sur la période 2012–2018 au sein de 5 Centres hospitaliers généraux (CHG).
Résultats |
Trente patients ont été identifiés porteur de BHR dans les 5 établissements sur la période de l’étude correspondant à 38 épisodes de découverte de portage (7 ERV et 31 EPC). Les Enzymes identifiés étaient OXA 48 (n=26 : 8 E. cloacae, 8 E. coli, 7K. Pneumoniae, 3 E. aerogenes), OXA 204 (n=3) et NDM1 (n=2). Trois patients (10 %) ont été hospitalisés au sein de plusieurs hôpitaux du territoire. Les patients porteurs étaient des femmes dans 6 cas sur 10, âgés en médiane de 72 ans (IIQ : 65–82). Un ATCD d’hospitalisation était retrouvée pour 24 patients (80 %), le plus souvent au sein des CHG du territoire (21/24) et plus rarement en CHU (4/28). La majorité (86 %) des patients présentait des comorbidités multiples. Un ATCD de portage de BMR/BHR était connu pour 13 % des patients et 43 % des patients étaient sous antibiotique à leur première admission sur le territoire. Le portage a été estimé acquis sur le territoire (communautaire ou associé aux soins) dans 57 % des cas, importé de l’étranger (33 %), acquis dans un CHU hors territoire (7 %), ou acquis dans une clinique hors territoire (3 %). Trois cas (10 %) ont été identifiés comme des cas secondaires à un même patient au sein d’un même hôpital. Les cas importés de l’étranger augmentaient significativement en 2017–2018 en comparaison aux années précédentes (88 % vs 13 %, p<0,001). Ils étaient liés à une hospitalisation à l’étranger dans 7 cas/10 (pays concernés : Espagne (n=4), Kosovo, Cameroun et République centrafricaine) et sans lien retrouvé avec une hospitalisation pour 3 (Turquie, Sri Lanka et Inde). Ils étaient plus souvent rencontrés au sein du CHG le moins périphérique et situé sur l’agglomération au plus fort taux d’immigration (53 % vs 13 %, p=0,02).
Conclusion |
L’enjeu des BHR est bien réel au sein des CHG de grande couronne, en particulier au sein des villes à fort taux d’immigration et parmi les services prenant en charge les patients aux comorbidités lourdes. Ce travail souligne l’importance de la collaboration inter-établissement. Des cas de BHR semblent avoir été importés sans lien avec une hospitalisation dans le pays d’origine.
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Vol 48 - N° 4S
P. S45 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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