Ostéomyélite de la base du crâne compliquée d’un faux anévrisme de la carotide interne droite - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Le propos concerne un patient de 80 ans aux antécédents de diabète et d’hypertension artérielle.
Les symptômes débutent 3 mois avant l’hospitalisation par une otite moyenne aiguë avec apparition de céphalées intenses malgré 10jours d’antibiothérapie. En parallèle, l’état du patient se dégrade progressivement avec apparition d’une confusion et une récidive du syndrome inflammatoire.
Matériels et méthodes |
À l’arrivée dans le service de médecine interne, le patient est en bon état général malgré et est stable sur le plan hémodynamique. Il n’y a pas de détresse respiratoire. L’examen neurologique retrouve un patient avec un Glasgow à 15, confusion modérée avec bonne orientation spatiale, légère désorientation temporelle, cohérence du discours, pas de déficit neurologique focal, examen des nerfs crâniens strictement normal. L’interrogatoire retrouve une céphalée intense avec hémicrânie droite. Sur le plan ORL, absence d’otorrhée, absence de signes inflammatoires locaux ou de tuméfaction en regard de l’oreille droite (absence de mastoïdite), légère hypoacousie sans retentissement.
L’évolution est marquée par l’apparition brutale d’une parésie faciale périphérique droite et une fièvre à 40°C. Les hémocultures réalisées alors reviendront positives à Pseudomonas aeruginosa.
Le scanner réalisé sera en faveur d’une mastoïdite. Une IRM est réalisée en urgence et est en faveur d’une ostéomyélite de la base du crâne avec image suspecte en regard de la carotide interne droite. L’examen sera complété par un scanner des troncs supra-aortiques avec aspect en faveur d’un faux anévrysme de la partie pré-pétreuse de la carotide interne droite et une thrombose jugulaire au contact.
Résultats |
Une prise en charge en urgence en neuroradiologie permet une occlusion du faux anévrysme sans complication neurologique. Une antibiothérapie à base de pipéracilline-tazobactam (16g/24h) et ciprofloxacine (1,5g/24h) a été choisie selon antibiogramme et pénétrance osseuse. L’évolution sera rapidement favorable puis décision de monothérapie orale par ciprofloxacine après 2 semaines de bithérapie.
Conclusion |
Cette situation rapporte ainsi une complication sévère vasculaire (pseudo-anévrysme et thrombose) et osseuse (ostéomyélite) d’une otite moyenne maligne chez un patient diabétique dont le germe classiquement impliqué est le P. aeruginosa. Une autre particularité est le traitement standard de 6 semaines (bithérapie 2 semaines puis voie orale 4 semaines) avec actuelle bonne évolution 6 mois après la fin du traitement.
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Vol 48 - N° 4S
P. S44 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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