Efficacité comparée des traitements actuellement recommandés et analyse des facteurs de risque de récidive des épisodes de colite à Clostridium difficile - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
La colite à Clostridium difficile demeure un problème majeur de santé publique. Une des principales difficultés dans la prise en charge est le traitement des épisodes de récidive.
Matériels et méthodes |
Nous avons effectué une analyse prospective, durant 1 an, de tous les épisodes de colite documentée à C. difficile au sein de notre laboratoire de microbiologie à Marseille. Les données cliniques avec notamment les facteurs de risque de récidive (âge≥65 ans, antibiothérapie poursuivie après le diagnostic de colite à C. difficile, comorbidités) et microbiologiques étaient renseignées. Tous les patients hospitalisés à l’AP–HM avec au moins un épisode de récidive de colite à C. difficile ont été inclus. Les traitements que nous avons étudiés sont le métronidazole, la vancomycine, la fidaxomycine et la greffe de microbiote fécal. Nous avons comparé l’efficacité à 1 mois de ces traitements.
Par ailleurs, pour chaque épisode de colite à C. difficile, les différents facteurs de risque de récidive ont été renseignés.
Résultats |
Au total, 386 épisodes de colites à C. difficile on été diagnostiqués à l’AP–HM entre mai 2016 et mai 2017. Parmi ces épisodes, 230 (59,5 %) correspondaient à au moins une récidive. La moyenne d’âge était de 63,5, avec un sex-ratio de 1,05. Dans 100 % des épisodes, au moins un facteur de risque de récidive était présent. Les taux d’efficacité à 1 mois étaient de 72 % pour la greffe de microbiote fécal, 64 % pour la vancomycine, 50 % pour l’association vancomycine et flagyl, 32 % pour le métronidazole, et 25 % pour la fidaxomycine. La greffe de microbiote fécal était le traitement des épisodes de récidive de colite à C. difficile le plus efficace comparé aux autres traitements (p=0,018), alors qu’elle n’était réalisée que dans 21,7 % des épisodes.
Par ailleurs, a été mise en évidence en analyse multivariée une association significative entre la survenue de récidive et l’âge supérieur à 65 ans (p=0,013) et la présence au moment de la colite d’une insuffisance rénale (p=0,029).
Conclusion |
Sachant que la colite à C. difficile est associée à une morbidité et mortalité élevées, l’optimisation de la prise en charge est indispensable. Nous avons montré sur une grande série d’épisodes de récidive de colite à C. difficile (n=230) que le traitement le plus efficace était la greffe de microbiote fécal. Cette thérapeutique devra donc à l’avenir être plus largement utilisée.
Enfin, une analyse des facteurs de risque de récidive sur une étude de plus grande puissance semble essentielle pour adapter au mieux le traitement à l’avenir.
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Vol 48 - N° 4S
P. S43 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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