Empyème postopératoire après pneumonectomie : incidence, documentation microbiologique et pronostic - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
L’empyème postopératoire est une complication rare mais grave pouvant survenir après pneumonectomie. L’incidence, le profil microbiologique et le pronostic de cette complication sont mal connus.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique, menée dans un hôpital universitaire de 1500 lits, dont le service de chirurgie thoracique réalise en moyenne 900 interventions par an. Les caractéristiques sociodémographiques, les antécédents, les données cliniques des patients sont recueillis de façon prospective dans la base de données du service. Tous les cas d’empyèmes survenus dans les suites d’une pneumonectomie entre 2005 et 2015 ont été inclus, et les données microbiologiques collectées de façon rétrospective.
Résultats |
Cinq cent quarante-trois patients ont bénéficié d’une pneumonectomie dans notre centre pendant la période d’étude, et 42 (7,7 %) ont présenté un empyème postopératoire. L’âge médian était de 64 ans [minimum 23 ; maximum 81], 35 patients (83 %) étaient des hommes, l’IGS2 médian était de 26 [11 ; 100]. Pour la majorité des patients, l’indication de la pneumonectomie était un cancer pulmonaire (n=31, 74 %). Le délai médian de survenue de l’empyème était de 32jours [minimum 1 jour–maximum 7 ans] après la chirurgie. Chez 16 patients (38 %), une reprise chirurgicale a été nécessaire. Une fistule bronchopleurale était présente chez 26 patients (62 %). Les données microbiologiques étaient disponibles chez 39 patients (93 %) et la culture du liquide pleural était positive chez 37. Les 2 patients ayant une culture négative avaient reçu une antibiothérapie avant le prélèvement. Dans la majorité des cas (n=23, 59 %), la culture était monomicrobienne. Les espèces les plus souvent isolées étaient : Enterobacteriaceae (n=11, 28 %), Streptococcus sp. (n=8, 21 %), Staphylococcus (n=7, 18 %) et Pseudomonas aeruginosa (n=7, 18 %), Candida sp. (n=7, 18 %). Chez la grande majorité des patients (n=26, 67 %) il existait une colonisation bronchique peropératoire documentée au même micro-organisme, notamment chez ceux ayant une fistule bronchopleurale (n=19, 73 %). Après un suivi médian de 19 mois (5,6–92,9), 18 patients (43 %) étaient encore vivants aux dernières nouvelles.
Conclusion |
Les empyèmes post opératoires sont le plus souvent monomicrobiens. De façon intéressante, lorsque les prélèvements bronchiques antérieurs étaient positifs en culture, on retrouvait le même pathogène que celui documenté dans l’empyème, que le patient présente ou non une fistule bronchique. La présence d’une colonisation bronchique peropératoire peut donc guider le choix de l’antibiothérapie probabiliste en cas d’empyème postopératoire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 48 - N° 4S
P. S43 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?