Diversité des isolements bactériologiques de Pasteurella hors contexte de morsure - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Les espèces du genre Pasteurella sont des bactéries commensales des muqueuses de nombreux animaux. Elles sont fréquemment rencontrées en pathologie humaine en particulier dans des plaies consécutives à une morsure. La mise en évidence de ces espèces en dehors de ce contexte est plus rare mais les expressions cliniques peuvent être très polymorphes. Notre étude porte sur les caractéristiques de ces cas.
Matériels et méthodes |
Une étude rétrospective portant sur les isolats de Pasteurella, survenus hors contexte de morsure, entre janvier 2014 et novembre 2017 a été menée sur 2 sites hospitaliers. L’identification des espèces a été réalisée par spectrométrie de masse MALDI-TOF. Les données démographiques et cliniques des patients dont les comorbidités, le traitement et la sensibilité aux antibiotiques ont été colligées.
Résultats |
Vingt-cinq cas d’isolements bactériologiques de Pasteurella ont été identifiés, parmi lesquels figurent des localisations respiratoires (8/25), ostéoarticulaires (5/25), cutanées (5/25), urogénitales (3/25), septicémiques (2/25), neuroméningée (1/25), abdominale (1/25). La médiane d’âge des patients était de 65 ans (extrêmes : 2 mois–89 ans), avec un sex-ratio de 1/1. Les espèces isolées correspondaient à P. multocida (17/25), P. dagmatis (2/25), P. canis (2/25), Pasteurella spp. (4/25). La présence de la bactérie a été considérée comme une colonisation dans 5 cas sur 25 (3 localisations respiratoires, 1 cutanée et 1 urogénitale) et n’a pas donné lieu à un traitement. Dans les 17 autres cas, le germe a été considéré comme responsable d’infection et a été traité. Compte tenu de la diversité des tableaux cliniques, les traitements étaient variés en terme de molécule et de durée : 11 patients ont bénéficié d’une antibiothérapie comportant au moins une β-lactamine et 6 au moins une quinolone (molécules de choix dans le traitement des pasteurelloses). Toutes les souches étaient sensibles à l’amoxicilline et à la ciprofloxacine. Les comorbidités associées étaient pathologie pulmonaire chronique (8/25), cancer (2/25), diabète (3/25), cirrhose (2/25), neuropathie (3/25). Les 2 sepsis sont survenues chez des patients cirrhotiques et la méningite chez un enfant de 2 mois. L’évolution de ces 3 patients a été favorable sous traitement.
Conclusion |
Les Pasteurella présentent une grande diversité dans leurs manifestations cliniques en cas d’infection. Elles surviennent préférentiellement chez des patients porteurs de comorbidités. Dans les localisations respiratoires ou cutanées, la présence de Pasteurella peut être liée à une colonisation d’où la difficulté d’interprétation pour le microbiologiste dans ce contexte, et la nécessité d’un dialogue clinicobiologique.
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Vol 48 - N° 4S
P. S42 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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