Infections cutanées dues à Staphylococcus lugdunensis - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Staphylococcus lugdunensis est un staphylocoque jugé émergent et rapporté comme une bactérie pathogène comparable au S. aureus et responsable entre autres d’infection cutanée. Quelques observations ou petites séries de cas retrospectifs l’ont comparé au S. aureus quant à sa pathogénicité. Toutefois, cette bactérie est dépourvue des gènes codant les toxines habituellement incriminées dans les infections cutanées à S. aureus. Nous avons réalisé une étude dans le but d’en décrire les manifestations cliniques cutanées.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude prospective menée au CHI de Fréjus-Saint-Raphael de 2009 à 2016. Tous les patients consécutifs ayant un S. lugdunensis isolé d’un prélèvement cutané ont été inclus. Une fiche d’information standard a été complétée incluant l’âge, le sexe, le traitement, la présence d’autres bactéries, la localisation de l’infection et l’histologie quand cela était réalisé.
Le diagnostic clinique précis était toujours réalisé par un dermatologue du service soit au moment de l’examen du patient, soit en le reconvoquant après isolement du germe, soit le cas échéant par l’interrogatoire du médecin/chirurgien ayant pris en charge le patient. Des photos cliniques ont été réalisées quand cela était possible.
Par ailleurs, nous avons comparé cette série de cas à des infections cutanées à S. aureus de la même période préalablement inclus dans les mêmes conditions.
Résultats |
Quatre-vingt-deux patients, âgés de 12 à 85 ans (moyenne 51, médiane 54). Les cas étaient classés en 10 différents diagnostic ; les principaux étant : kystes sébacés infectés (17 ; 20 %), prélèvement de site opératoire (16 ; 19,5 %), paronychie (9 ; 11 %), « abcès » (9 ; 11 %), maladie de Verneuil (8, 10 %) et cellulite (7, 8,5 %). Trois avaient une infection récurrente. La plupart des lésions étaient uniques. Les localisations principales étaient la région périnéale 29 (34 %), le pied (8 : 10 %), la jambe (7 ; 8 %).
La comparaison avec les infections à S. aureus de la même période montre une épidémiologie et de manifestations cliniques différente : 1 seul enfant pour S. lugdunensis pas d’impétigos ou de furoncles pour S. lugdunensis et une majorité d’infections secondaires.
Conclusion |
S. ludgu étaient dans la majorité des cas isolé d’infections secondaires puisque survenant sur une lésion préexistante. Ceci est cohérant avec l’absence de toxines similaires avec celles produites par S. aureus telles que la PVL ou les exfoliatines et qui sont associées aux infections cutanées primitives. Nos résultats contredisent les observations ou petites séries de cas publiés en montrant des manifestations cliniques différentes de celles de S. aureus.
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Vol 48 - N° 4S
P. S40 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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