Grippe nosocomiale : réalité médicale, positionnement des soignants, vaccination - 29/05/18
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Résumé |
Introduction |
L’actualité impose de réfléchir sur l’obligation vaccinale contre la grippe. Nous avons analysé les cas de grippe nosocomiale en 2016–2017 et avons étudié le positionnement des soignants vis-à-vis de la vaccination antigrippale.
Matériels et méthodes |
Entre le 01/11/2016 et le 01/04/2017, les dossiers des patients avec un prélèvement nasopharyngé positif pour la grippe ont été analysés. Les cas de grippe nosocomiale ont été retenus, les données médico-sociales relevées et la prise en charge de l’épisode viral examinée. Le personnel soignant de l’unité de maladies infectieuses a été interrogé (statut vaccinal, perception de la vaccination, questions théoriques).
Résultats |
Trois cent trente sept patients ont eu un prélèvement positif pour la grippe parmi lesquels 44 cas de grippe A nosocomiale (13 %). L’âge moyen était de 79 ans, 25 hommes (57 %), 21 patients immunodéprimés (48 %) dont 52 % sous corticoïdes. Le statut vaccinal était inconnu dans 80 % des cas. Le délai moyen de survenue de la grippe était de 15j. Dix-neuf patients (43 %) ont reçu une antibiothérapie sans preuve de surinfection, dont 63 % de l’amoxicilline-acide clavulanique. Les grippes sont survenues dans 70 % des cas en chambre double, motivant 24 changements de chambre, réalisés dès la suspicion dans 67 % des cas. Huit patients sont décédés (18 %), d’âge moyen 84 ans, 6 hommes (75 %), 4 immunodéprimés (50 %). Un patient était vacciné. Les décès sont survenus en moyenne 5,6j après la confirmation diagnostique. Le taux de couverture vaccinale de l’institution est de 10 %. Les non vaccinées dans notre service le sont par crainte d’inefficacité (45 %), contrainte horaire avec la médecine du travail (45 %), absence de nécessité ressentie (45 %), effets indésirables (38 %), absence de proposition de l’homéopathie (32 %), refus catégorique (13 %). Cinquante-sept pour cent sont conscientes de l’efficacité supérieure de la vaccination chez l’immunocompétent, 25 % ignorent l’existence de la grippe nosocomiale, 92 % savent que la grippe est mortelle, 46 % ignorent les recommandations de la femme enceinte, 52 % sont conscientes des conséquences sur l’absentéisme professionnel et 54 % que la couverture vaccinale est insuffisante. L’obligation vaccinale est acceptée par 24 %, le port du masque permanent en période d’épidémie par 54 %. Seize pour cent du personnel quitterait le service en cas d’obligation vaccinale et 65 % se révolteraient.
Conclusion |
La mise en place exclusive de chambres seules, le port du masque aux visiteurs, le diagnostic précoce et l’information au sein du service par les médecins de l’unité ont un impact sur le risque de grippe. L’amélioration de la couverture vaccinale doit passer par une information annuelle au sein de l’unité pour améliorer les connaissances du personnel et l’adhésion à la vaccination.
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Vol 48 - N° 4S
P. S36-S37 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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