Contrôle sous-optimal de l’infection VIH chez les patientes transgenres, homme vers femme, en 2017, dans un centre hospitalier universitaire - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Il existe peu de données sur les caractéristiques de l’infection par le VIH dans la population transgenre, malgré une prévalence particulièrement élevée dans cette population vulnérable. L’objectif de cette étude est de décrire les caractéristiques d’une population de patientes vivant avec le VIH (PVVIH) transgenres Homme vers femme (HvF) et ayant consulté dans un centre hospitalier universitaire en 2017.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude transversale, rétrospective, décrivant les PVVIH transgenres HvF ayant consulté au moins une fois dans un centre hospitalier universitaire en 2017. Les caractéristiques des patientes, anonymisées, ont été obtenues à partir de la base de données informatisée NADIS®. Médianes et interquartiles (IQ25 % et IQ75 %), d’une part, ainsi que proportions d’autre part, ont été utilisés pour décrire respectivement les variables continues et catégorielles.
Résultats |
En 2017, 275 PVVIH transgenres HvF ont consulté dans le service. La durée médiane de suivi était de 6,3 ans (IQ25 % : 1,3 ans ; IQ75 % : 11,4 ans). L’âge médian était de 40,9 ans (IQ25 % : 34,4 ans ; IQ75 % : 47,7 ans). La majorité d’entre elles (88,4 %, 243/275) était originaire d’Amérique latine et la transmission homosexuelle était prédominante (82,2 %, 226/275). L’âge médian au diagnostic de l’infection était de 29,9 ans (24,4 ans ; 33,4 ans). Parmi ces patientes, 24,0 % (66/275) avaient un antécédent les classant en stade SIDA, 34,2 % (94/275) avaient un nadir de CD4 <200 cellules/mm3. Un antécédent d’hépatite B (VHB) concerne 6,9 % (19/275) des patientes, d’hépatite C (VHC) 5,4 % (15/275) et 0,4 % (1/275) avait une co-infection VHB/VHC. Par ailleurs, un antécédent de tuberculose a été notifié pour 27,3 % (75/275) des patientes. La quasi-totalité des patientes (96,7 %, 266/275) avait un traitement anti-rétroviral en décembre 2017 et 67,3 % (185/275) des patients avaient des CD4>500/mm3. Cependant, seulement 76,4 % (210/275) avaient une charge virale <50 copies/mL au dernier bilan et, parmi les 206 patientes ayant eu au moins 6 mois de traitement, 168 (81,5 %) avaient une dernière charge virale indétectable. Par ailleurs, la proportion des patientes ayant au moins un inhibiteur de protéase dans leur traitement était de 51,3 % (141/275).
Conclusion |
Dans cette cohorte de patientes transgenres vivants avec le VIH, l’âge médian de l’infection était très bas. Une partie importante d’entre elles était au stade SIDA et/ou avait un nadir de CD4<200 cellules/mm3. La proportion de patientes avec une charge virale VIH indétectable était faible. Il est nécessaire de compléter ces résultats par des études épidémiologiques comparant les caractéristiques de ces patientes avec les autres groupes à risque afin d’identifier divers profils de prise en charge, de contrôle de l’infection VIH ainsi que leurs déterminants.
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Vol 48 - N° 4S
P. S30 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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