Mieux VIHeillir : étude descriptive d’une population gériatrique VIH - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
L’amélioration du pronostic secondaire à l’introduction des multithérapies antirétrovirales a permis une augmentation de l’espérance de vie des patients vivants avec le VIH. L’objectif de cette étude est de décrire les caractéristiques d’une population de 75 ans et plus vivant avec le VIH.
Matériels et méthodes |
Étude rétrospective incluant tous les patients de 75 ans ou plus suivis jusqu’en juillet 2017 dans un centre hospitalier universitaire. Les données sociodémographiques, syndromes gériatriques, comorbidités, co-médications, dernier bilan immunovirologique et traitement antirétroviral ont été recueillies à partir du dossier informatisé (NADIS®).
Résultats |
Soixante et un patients : 67 % hommes, médiane d’âge 78 ans (IQ25–75 % : 75–87), 46 % nés en France, 61 % hétérosexuel, 25 % homosexuel. Le diagnostic de l’infection VIH :≤5 ans chez 10 %, ≥20 ans chez 38 %, 46 % au stade C (classification CDC) et 16 % coinfectés VHB ou VHC. Quatre-dix pour cent avec charge virale VIH<50 copies/mL, la médiane de lymphocytes TCD4 était à 650/mm3 (IQ25–75 : 200–2112). La médiane de comorbidités : 6 (IQ25–75 : 3–12) : hypertension artérielle (66 %), insuffisance rénale chronique (54 %), diabète (36 %), dyslipidémie (44 %), cancer (30 %). Soixante-quize pour cent avaient au moins un syndrome gériatrique : dénutrition (16 %), trouble de la marche (20 %), troubles cognitifs (11 %), troubles neurosensoriels (39 %). Selon le score SEGA (sommaire évaluation gériatrique à l’admission), 15 étaient fragiles et 1 très fragile. Le nombre médian de comédications : 6 (IQ25–75 : 1–17), 47 % prenaient plus de 8 médicaments par jour. Les antirétroviraux prescrits : inhibiteurs d’intégrase (47 %), inhibiteurs de protéase (IP) (36 %) inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (46 %), et parmi les inhibiteurs nucleosidiques de la transcriptase inverse l’abacavir dans 47 % et ténofovir 26 %, 62 % patients recevaient le un traitement antirétroviral en comprimé unique. Interactions médicamenteuses potentielles relevées : IP avec inhibiteurs calciques (18 %), bêtabloquants (10 %), benzodiazépines (5 %), antidépresseurs tricycliques (4 %), tramadol (4 %), corticoïdes (4 %), tamsulosine (7 %) ; efavirenz avec inhibiteurs calciques (12 %) ; dolutégravir avec metformine (2 %).
Conclusion |
Les patients gériatriques vivant avec le VIH sont plus fragiles, comorbides et polymédiqués par rapport à la population générale et aux patients adultes vivant avec le VIH plus jeunes. Les multiples interactions médicamenteuses doivent être recherchées et prévenues. La consultation gériatrique devrait permettre d’évaluer et préserver les réserves fonctionnelles des patients les plus fragiles.
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Vol 48 - N° 4S
P. S147 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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