Prévalence et mécanismes de la résistance aux azolés d’Aspergillus fumigatus dans une cohorte de patients atteints de mucoviscidose : étude prospective monocentrique - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Chez les patients atteints de mucoviscidose, Aspergillus fumigatus est le champignon filamenteux le plus fréquemment isolé. La principale présentation clinique est l’aspergillose bronchopulmonaire allergique, traitée en première ligne par les azolés. L’émergence mondiale de la résistance d’A. fumigatus est notamment décrite avec des prévalences variables dans cette population de patients. L’objectif de ce travail était de confirmer, au cours d’une étude prospective, les données de prévalence de la résistance aux azolés obtenues antérieurement (8 % sur une étude rétrospective) et de déterminer les mécanismes responsables de cette résistance.
Matériels et méthodes |
Durant un an, au maximum 5 colonies d’A. section fumigati ont été collectés à partir de prélèvements respiratoires de patients atteints de mucoviscidose. La résistance des isolats capables de pousser sur les milieux contenant 4mg/L d’itraconazole ou de voriconazole a été confirmée en déterminant les CMI par technique EUCAST. Les isolats résistants ont été explorés par biologie moléculaire : confirmation de l’identification par séquençage, détermination du génotype et recherche de mutations dans le cyp51A et son promoteur.
Résultats |
Quatre cent soixante-quinze prélèvements provenant de 171 patients ont été inclus dans l’étude. Cent vingt-six prélèvements (26,5 %) étaient positifs à A. section fumigati. Parmi les 355 isolats collectés, 23 (6,5 %) étaient résistants à au moins un azolé, tous étant identifiés A. fumigatus. Pour certains patients, l’isolement d’A. section fumigati était inconstant dans les prélèvements successifs et au sein d’un même prélèvement la totalité des isolats collectés n’étaient pas résistants. Finalement, la prévalence de la résistance, chez les patients porteurs d’A. section fumigati était de 6,8 % (6/88). Pour 11 isolats, une altération d’origine environnementale conférant la résistance était retrouvée : TR34/L98H (n=6), TR34/L98H/S297T/F495I (n=4) et TR46/Y121F/T289A (n=1). Pour les 12 isolats restants, aucune mutation n’était retrouvée ou des mutations non associées à la résistance. Pour un patient, 3 génotypes différents ont été retrouvés.
Conclusion |
Cette étude a permis de confirmer le niveau relativement élevé de la résistance aux azolés dans la population étudiée et dans notre centre. Le mécanisme de résistance majoritaire n’impliquait pas d’altérations dans le cyp51A. Ces résultats illustrent également l’intérêt de tester plusieurs colonies lors de l’étude de la sensibilité aux azolés, en raison de la présence d’isolats sensibles et résistants au sein d’un même prélèvement.
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Vol 48 - N° 4S
P. S123 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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