Apport de la biologie moléculaire pour le diagnostic des infections invasives à méningocoques - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Le diagnostic des infections invasives à méningocoque (IIM) repose sur l’examen direct et la culture d’un site normalement stérile ou d’une lésion cutanée purpurique. La biologie moléculaire (PCR) peut permettre le diagnostic microbiologique, en cas d’échec de la culture. En 2013, nous avons élaboré avec l’ARS de notre région des recommandations visant à harmoniser les procédures clinicobiologiques et favoriser l’accès à une PCR diagnostique au niveau régional. Cette recommandation insistait sur la nécessité de prélever de manière systématique du matériel pour réalisation des PCR, et de les techniquer si besoin seulement. Nous avons évalué l’apport de la PCR dans le diagnostic des IIM après la diffusion de ces recommandations.
Matériels et méthodes |
Étude rétrospective des IIM prises en charge dans les centres hospitaliers de la région entre le 01/01/2015 et le 31/12/2017. Les données étaient issues des déclarations obligatoires (DO) et du logiciel de gestion des deux laboratoires de référence pour le méningocoque.
Résultats |
Parmi les 97 patients, 92 ont fait l’objet d’une DO, 2 résidaient hors région, pour les 3 autres il n’y avait pas de raison retrouvée. L’âge médian était 30 ans (extrêmes : 4 mois–100 ans). La présentation clinique était un purpura fulminans dans 16 % (15/95, non disponible [nd]=2) des cas ; 43 % (40/92) des DO étaient faites par des services de réanimation et 7,5 % (7/93, nd=4) des patients sont décédés. Les sérogroupes identifiés étaient par ordre de fréquence : Neisseria meningitidis B, C, Y et W, dans 44,7 % (42/94, nd=3), 37,2 % (35/94), 9,6 % (9/94) et 5,3 % (5/94) des cas. Trois cas étaient indéterminés Y ou W. Dans 20 cas (20,8 % n=20/96, nd=1), les cultures bactériennes étaient négatives, 9/20 (45 %) ayant reçu une C3G injectable avant la réalisation des prélèvements. Au total, 55,7 % (54/97) des patients ont eu au moins une PCR réalisée. Parmi les 20 patients avec cultures négatives, tous ont une recherche par PCR dans un ou plusieurs prélèvements et pour 18 (90 %), elle était positive, permettant de faire le diagnostic bactériologique (dans 13 cas) et d’obtenir le sérogroupe (dans 7 cas). Neuf des PCR étaient positives dans le LCR, 5 dans le sang, 4 sur biopsie de lésion purpurique et 2 sur ponction articulaire. Au total, la PCR seule permettait de faire le diagnostic d’IIM avec sérogroupage chez 18,6 % (18/97) des patients.
Conclusion |
La PCR méningocoque a un réel intérêt dans le diagnostic des IIM en complément de la bactériologie conventionnelle. Elle permet l’identification du germe si la bactériologie standard est négative et le sérogroupage lorsque seul l’examen direct est positif. Elle contribue ainsi à préciser le diagnostic à titre individuel et à améliorer la prise en charge prophylactique autour d’un cas.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 48 - N° 4S
P. S121 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?