Plasma insuline, IGF-I et cancer du sein - 01/01/01
R.
Kaaks
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*Correspondance et tirés à part
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Résumé |
Plusieurs études épidémiologiques ont montré que le risque de cancer du sein est augmenté chez les femmes ayant des concentrations plasmatiques élevées de testostérone, des concentrations réduites de globuline se liant aux hormones sexuelles (sex-hormone binding globulin ou SHBG), et donc des taux élevés d'estradiol biodisponible non lié à la SHBG. Ce profil endocrinien est en général également associé à l'obésité et à une hyperinsulinémie chronique, dont il est probablement le résultat. Un manque d'activité physique, l'obésité, et la consommation de quantités importantes d'aliments riches en hydrates de carbones raffinés et pauvres en fibres peuvent favoriser le développement de la résistance à l'insuline. L'hyperinsulinémie chronique résultante est à son tour liée à une diminution des taux d'IGFBP-1 et d'IGFBP-2 (protéines-1 et -2 se liant à l'IGF ou insulin-like growth factor binding proteins-1 et -2) dans le plasma et dans des tissus, ce qui augmente ainsi la biodisponibilité d'IGF-1 vis-à-vis de ses récepteurs. De même que l'insuline, l'IGF-1 inhibe la production hépatique de SHBG, alors que ces hormones peptidiques peuvent toutes deux stimuler la production ovarienne d'hormones stéroïdes. De plus, l'insuline et l'IGF-1 peuvent tous deux stimuler directement le développement des tumeurs mammaires, via leurs récepteurs spécifiques présents dans le tissu mammaire. Prises toutes ensemble, ces observations conduisent à l'hypothèse selon laquelle le risque de cancer du sein est augmenté chez les femmes ayant des taux plasmatiques élevés d'insuline, et/ou une augmentation des taux d'IGF-1 biodisponible. L'hyperinsulinémie et l'augmentation de la biodisponibilité d'IGF-1 pourraient constituer le lien physiologique entre un mode de vie occidental, la suralimentation, un profil en hormones stéroïdes de type hyperandrogène et l'augmentation du risque de cancer du sein. Des études prospectives sont nécessaires pour confirmer cette hypothèse, et pour étudier plus en détail les possibilités de relations entre le risque de cancer du sein et les taux plasmatiques d'IGF-1 total et des IGFBPs. La confirmation de l'existence d'un lien entre le risque du cancer sein et les taux plasmatiques d'insuline, d'une part, ou d'IGF-I total, d'autre part, pourrait ouvrir des nouvelles voies vers une prévention du cancer du sein, soit par des changements de comportement alimentaire et d'activité physique, soit par l'utilisation de certains médicaments chimiopréventifs.
Mots clés : cancer du sein ; IGF-I ; insuline.
Abstract |
Several recent epidemiological studies have shown an increase in breast cancer risk among women who have elevated plasma levels of testosterone, reduced levels of sex hormone-binding globulin (SHBG), and hence elevated levels of bioavailable androgens and estrogens not bound to SHBG. This endocrine profile is generally associated with obesity and chronic hyperinsulinemia, of which it is most likely a result. Lack of physical activity, obesity, and a diet rich in rapidly digestible carbohydrates and poor in fibre favour the development of insulin resistance and hyperinsulinemia. The elevated insulin levels, in turn are related to decreases in plasma and tissue levels of IGFBP-1 and IGFBP-2 (insulin-like growth factor-binding proteins), and this may increase the availability of insulin-like growth factor-I (IGF-I) to its receptors. Like insulin, IGF-I also inhibits the hepatic synthesis of SHBG, whereas both hormones stimulate the ovarian synthesis of sex steroids. Moreover, insulin and IGF-I can both enhance the development of breast tumours, through their cognate receptors within the mammary tissue. Taken together, these observations lead to the hypothesis that breast cancer risk may be increased in women with elevated plasma insulin levels, and/or with elevated levels of bioactive IGF-I. Hyperinsulinemia and an increased IGF-I bioactivity could thus be an important physiological link between a western lifestyle, overnutrition, a hyperandrogenic sex steroid profile, and increased breast cancer risk. Prospective cohort studies will be needed to test this hypothesis, and to study in greater detail the possible relationships of breast cancer risk with plasma levels of IGF-I and IGFBPs. Confirmation of a relationship of breast cancer risk with plasma insulin levels, on the one hand, or with total plasma IGF-I, on the other hand, could open up new prespectives for breast cancer prevention, either by changes in dietary intake patterns and physical activity, or by the use of certain chemopreventive drugs.
Mots clés : breast cancer ; plasma insulin ; IGF-I.
Plan
Vol 29 - N° 3
P. 185-191 - mars 2001 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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