L’orientation des patients souffrant d’un trouble dépressif aux urgences psychiatriques par le médecin traitant est-elle associée à la décision d’hospitalisation : étude observationnelle - 02/03/18
Is the orientation of patients suffering from depressive disorder to the psychiatric emergencies by a general practitioner associated with the decision to hospitalize?
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder
Résumé |
Introduction |
Les troubles dépressifs toucheraient près de 350 millions de personnes dans le monde et seraient la première cause mondiale d’incapacité. Les patients en situation de dépression s’adressent préférentiellement à leur médecin traitant (MT) dans 50–60 % des cas, alors premier interlocuteur. L’objectif de notre étude est d’évaluer si l’orientation des patients souffrant d’un trouble anxiodépressif par un MT aux urgences générales est un facteur associé à l’hospitalisation par rapport aux patients se présentant spontanément pour les mêmes troubles. Notre objectif secondaire est d’identifier les différents profils de patients hospitalisés en urgence pour ces troubles.
Matériel et méthode |
Nous avons réalisé une étude transversale sur l’année 2015 ciblant des patients qui ont consulté aux urgences générales du centre hospitalier de Troyes ayant bénéficié d’un avis psychiatrique dans le cadre d’un trouble anxieux ou dépressif.
Résultats |
Cinq cent vingt-quatre patients sont inclus. L’analyse univariée montre que l’orientation par le médecin traitant est associée à l’hospitalisation à 57,9 % vs 42,1 % (p=0,007), et un odds ratio à 1,98 [1,22–3,21] en analyse multivariée. L’analyse par classification hiérarchique ascendante permet d’identifier 3 profils de patients hospitalisés : 1) des patients avec des antécédents psychiatriques connus, des antécédents de suivis passés ou en cours, orientés par un confrère psychiatre avec au moins un traitement psychotrope, la présence de symptômes psychotiques et un risque suicidaire faible par rapport au reste de la population d’étude ; 2) des patients sans antécédents psychiatriques, ni d’antécédents de suivi psychiatrique passé ou en cours, l’absence d’un traitement psychotrope en cours. Ces patients sont adressés par le MT (67 % vs 23 % ; p<0,001) et leur risque suicidaire était plus élevé (59 % vs 26 % ; p<0,001) ; 3) des patients pour lesquels le psychiatre avait peu d’informations au moment de la consultation aux urgences.
Conclusions |
La pertinence du MT dans l’orientation aux urgences plaide en faveur d’un partenariat et d’un échange précoce entre les médecins traitants et les psychiatres.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Introduction |
Depressive disorders affect nearly 350 million people worldwide and are the world's leading cause of incapacity. Patients who are depressed preferentially approach their general practitioner (GP), who is their first point of contact, in 50–60% of cases. The aim of our study is to assess whether the orientation of patients suffering from anxiety-depressive disorder towards a GP in a general emergency is a factor associated with hospitalization when compared to patients who present themselves spontaneously for the same disorders. Our secondary objective was to identify the different profiles of patients who were hospitalized for these disorders as an emergency.
Materials and methods |
We conducted a cross-sectional study for the year 2015, targeting patients who presented as general emergencies at the centre hospitalier de Troyes and who had received a psychiatric diagnosis in the context of an anxiety or depressive disorder.
Results |
Five hundred and twenty four patients were included. A univariate analysis showed that referral by the attending physician was associated with hospitalization in 57.9% vs. 42.1% cases (P=0.007), at an odds ratio at 1.98 [1.22–3.21] by multivariate analysis. Analysis by ascending hierarchical classification made it possible to identify 3 profiles for hospitalized patients: 1) patients with a known psychiatric history, a history of past or current follow-ups directed by a psychiatrist, with at least one psychotropic treatment, the presence of psychotic symptoms and a low suicidal risk compared to the rest of the study population; 2) patients without a psychiatric history, or a history of past or ongoing psychiatric follow-up and the absence of ongoing psychotropic treatment. These patients were referred by a GP (67% vs 23%, P<0.001) and their suicidal risk was higher (59% vs 26%, P<0.001); 3) patients about whom the psychiatrist had little information at the time of the emergency consultation.
Conclusions |
The relevance of GPs in orientation towards emergencies pleads in favor of a partnership and an early exchange between treating physicians and the psychiatrists.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Service des urgences psychiatriques, Médecin généraliste, Trouble dépressif majeur, Hospitalsation, Analyse de regroupements
Keywords : Emergency services psychiatric, General practitioners, Major depressive disorder, Hospitalizations, Cluster analysis
Plan
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?