Pouvons-nous à l’heure actuelle parler de guérison après le traitement d’un cancer du sein localisé ? - 04/02/18
Can medical oncologists talk about cure to their patient after localized breast cancer treatment?
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder
Résumé |
Introduction |
Malgré les progrès thérapeutiques permanents en cancérologie, l’emploi du terme de guérison vis-à-vis des patients reste controversé, celui de rémission étant privilégié. L’objectif de cette recherche vise à explorer la diversité des usages et du sens donné à la guérison par les oncologues.
Méthodes |
Recherche qualitative exploratoire par entretiens semi-directifs auprès d’un panel d’oncologues franciliens autour d’une vignette clinique d’un cancer du sein localisé traité par chirurgie et traitement adjuvant complet.
Résultats |
Treize oncologues ont participé à la recherche entre janvier et mars 2016. Ils se répartissent en deux groupes selon qu’ils déclarent utiliser ou non le terme de guérison. Les 5 médecins qui disent ne jamais utiliser ce terme le définissent comme l’absence certaine de rechute de la maladie. Pour eux, l’incertitude post-thérapeutique est incompatible avec l’usage du mot, en raison de leur devoir de transparence. L’analyse des discours des 8 médecins qui disent l’utiliser montre une absence de consensus sur la définition du terme et des justifications de leur usage empreintes d’émotions et de désir d’entretenir l’espoir.
Discussion |
Nos résultats confirment qu’il existe des divergences d’entendement de la notion de guérison entre les oncologues, et de la manière dont ils gèrent l’incertitude pronostique. Les discours médicaux sont ainsi influencés par les données médico-scientifiques, mais aussi par les émotions et les représentations personnelles des médecins, influençant alors peut-être à leur tour la relation médecin-malade. Cette étude exploratoire sera étendue à plus large échelle pour explorer la coexistence d’autres éléments de diversité.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Introduction |
Despite ongoing therapeutic advances in oncology, the use of the term cure in front of patients remains controversial. The word remission is often preferred in clinical practice. The purpose of this research is to explore how oncologists vary in their usage and definition of the word cure when talking to patients.
Methods |
Qualitative and exploratory pilot study conducted by semi structured interviews with a group of French oncologists about a clinical vignette of localized breast cancer treated by surgery and complete adjuvant treatment.
Results |
Thirteen oncologists participated in this study between January and March 2016. They were divided into two groups according to whether or not they use the term cure in their clinical practice. A first group of five doctors define the word cure as the lasting absence of relapse of the disease. Because of their duty of transparency and the uncertainty of post-therapeutic relapse, these five doctors tend to never use the word cure. The analysis of the second group of eight doctors, who do use of the word cure in their practice, highlighted an absence of consensus on its definition. However, all of them justify their use of it with the importance of expressing positive emotions such as hope to patients.
Discussion |
Our findings confirm that there are divergent understandings of the concept of cure between oncologists and how they manage prognosis uncertainty. Medical language is thus influenced by scientific knowledge, but also by doctors’ personal values and ways of thinking, perhaps influencing the doctor-patient relationship in turn. This exploratory study will be extended on a wider scale to explore the coexistence of other elements of diversity.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Guérison, Incertitude pronostique, Représentation du patient, Éthique médicale, Cancer
Keywords : Cure, Prognostic uncertainty, Patient's representation, Medical ethics, Cancer
Plan
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?