Patch de capsaicine 8 % (Qutenza®) en pratique courante : résultats de l’étude post-inscription QAPSA demandée par la Haute Autorité de santé - 07/12/16
Résumé |
Objectifs |
Décrire, en pratique courante, la population recevant Qutenza® et les conditions d’utilisation du patch, et évaluer les effets à long terme d’applications répétées en termes de retentissement sur la perception de la douleur et la qualité de vie.
Méthodes |
Étude observationnelle, prospective, multicentrique et longitudinale, réalisée entre novembre 2012 et février 2015, sur des patients incidents (recevant Qutenza® pour la première fois) ou prévalents (ayant déjà été traités). Tous les établissements ayant déjà commandé du Qutenza® ont été contactés. Les patients pouvaient recevoir des applications pendant une durée de 12 mois, avec une évaluation finale six mois après la dernière pose. L’effet de Qutenza® sur la perception de la douleur a été évalué par un critère composite à trois classes « succès »/« succès modéré »/« échec », prenant en compte la diminution de l’intensité douloureuse sur l’échelle numérique (NPRS) et le ressenti global du patient (échelle PGIC). Une analyse descriptive a été réalisée en distinguant les patients prévalents/incidents et selon l’étiologie de la douleur neuropathique périphérique (DNP). Le comité scientifique n’a identifié aucun biais de sélection.
Résultats |
Au total, 684 patients (203 prévalents et 481 incidents) ont été inclus. La majorité était des femmes (60 %), l’âge moyen était de 53±15 ans et l’ancienneté médiane des douleurs était de 3,0 ans. Le DN4 était positif pour 96 % des patients. Les DNP étaient d’étiologie post-chirurgicale/post-traumatique (76 %), post-zostériennes (9 %), polyneuropathies sensitives (8 %) ou autres (7 %). Les douleurs à l’inclusion étaient d’intensité modérée à sévère (5,7±1,7/10 en moyenne). La prescription de Qutenza® a été réalisée par un médecin spécialiste de la douleur dans la quasi-totalité des cas (98 %) et la zone douloureuse la plus fréquemment traitée était le membre inférieur (63 %) et plus particulièrement le pied (33 %). Au cours de l’étude, 35 % des patients ont reçu une seule application, 25 % ont reçu deux applications et 40 % ont reçu des applications répétées. Les délais moyens entre deux applications successives variaient entre 3,2 (±0,8) et 3,7 (±1,3) mois. Six mois après la dernière application de Qutenza®, 21,8 % des patients (IC 95 %=[17,5 % ; 26,7 %]) sont soulagés avec succès et 40,3 % [35,0 % ; 45,8 %] avec succès modéré. Dans les sous-groupes d’intérêts, les taux de succès/succès modéré étaient de 19,5 %/38,9 % (incidents), 26,6 %/43,1 % (prévalents) et variaient selon l’étiologie de la douleur entre 20,7 %/39,1 % (post-chirurgicale/post-traumatique) et 31,3 %/40,6 % (douleur post-zostérienne). Au total, à la fin de l’étude, une amélioration cliniquement pertinente de la qualité de vie (évaluée par l’index EQ5D) de 0,081±0,237 a été observée par rapport à l’inclusion. La tolérance était conforme aux données du RCP avec comme principaux événements indésirables ayant une relation possible ou probable avec Qutenza® : douleur au site d’application (5,7 %) et érythème (5,6 %).
Conclusion |
L’étude QAPSA a permis de décrire les caractéristiques des patients traités par Qutenza® en pratique courante et de montrer que, dans la quasi-totalité des cas, Qutenza® est utilisé conformément à son autorisation de mise sur la marché (AMM). Les résultats en termes de soulagement de la douleur, d’amélioration de la qualité de vie et de tolérance confirment l’intérêt du patch dans le traitement à long terme des patients atteints de DNP.
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Vol 64 - N° S6
P. S312 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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